« étoupe », définition dans le dictionnaire Littré

étoupe

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étoupe

(é-tou-p') s. f.
  • 1La partie la plus grossière de la filasse. Étoupe de chanvre, de lin. Boucher avec de l'étoupe. Et l'étoupe enflammée et la poix odorante D'une lente fumée exhalent la vapeur, Delille, Énéide, V.

    Fig. Mettre le feu aux étoupes, exciter à la sédition, aux querelles, aux procès, à faire l'amour, à satisfaire quelque passion emportée. Je la regardais quelquefois du coin de l'œil, d'une manière qui mettait le feu aux étoupes ; car le jeu commençait à me plaire, Lesage, Gil Blas, II, 2. Cette fausse dévote, vrai suppôt de Satan, mit le feu aux étoupes en parlant sans cesse à la dame de l'amour et de la persévérance du Génois, Lesage, Guzm. d'Alf. I, 3.

    On dit dans le même sens, le feu prend aux étoupes.

  • 2 Terme de marine. Produit de la décomposition de vieux cordages dont on détord les torons et filets. Étoupe noire, celle qui résulte des cordages goudronnés.
  • 3 Terme de botanique. Substance filamenteuse et compacte que l'on trouve au collet ou dans le fruit de certaines plantes.

HISTORIQUE

XVe s. Regardez et entendez que monseigneur m'escrit… Si m'aïst Dieu et les saints, il n'en fera rien ; il aura en bref temps autres estoupes en sa quenouille ; de ce que fol pense assez remaint [reste], Froissart, III, IV, 17.

XVIe s. Cela n'estoit que mettre le feu auprès des estoupes, Despériers, Contes, VI. Ils avoient porté force estouppe et souffre, avec grande quantité d'argent en la maison de Cethegus, Amyot, Cicéron, 21.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, sitop, stop ; provenç. estopa, stopa ; espagn. estopa ; ital. stoppa ; du latin stuppa, étoupe, en grec στύπη, partie de l'écorce du chanvre la plus voisine du tronc, στύπος, tronc, en latin stipes (voy. ÉTEULE).