« collation », définition dans le dictionnaire Littré

collation

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collation [1]

(kol-la-sion ; on prononce les deux ll, ce qui le distingue du suivant) s. f.
  • 1 Terme de jurisprudence. Droit de nommer à un bénéfice ecclésiastique ; action de conférer un bénéfice ecclésiastique. Il n'y a rien à dire de ma part sur les collations, Bossuet, Lett. abb. 13.

    La provision du collateur. Avoir la collation de l'ordinaire.

  • 2Action de conférer un titre, un droit.

    Action de conférer un grade, par faveur et indépendamment des examens, en des circonstances exceptionnelles.

  • 3Action de conférer, de confronter une copie avec l'original pour en constater l'exactitude. Les clercs de la vie commune, aux Pays-Bas, s'occupaient de la collation des originaux dans les bibliothèques, Chateaubriand, Génie, IV, VI, 5. Après avoir copié tout le morceau inédit, j'achevai la collation du reste avec ces messieurs, Courier, I, 68.
  • 4 Terme de libraire. Action de collationner.
  • 5Mot qui s'est quelquefois dit en grammaire pour comparaison.

HISTORIQUE

XIVe s. Par collacion et composicion de l'un à l'autre faite, Oresme, Eth. 66. Pour la cause d'exemple et pour probacion Es simples et es rudes, j'en fais collation [je les mets sous les yeux ; il s'agit d'exemples], Girart de Ross. V. 5861.

XVe s. Si vueil [je veux] avoir censeil et collation avecque vous, comme je me pourray maintenir contre les Lissebonois et Portugalois, Froissart, liv. III, p. 50, dans LACURNE. Et maistres en theologie et divinité de tous ordres d'eglise lui plot [au roi] souvent oyr en ses colacions [conférences], Christine de Pisan, Charles V, I, ch. 15. Et futfaicte une collation [discours] par un frere des Jacobins toute tendant à fin de misericorde, Chr. de saint Denis, t. III, p. 46, dans LACURNE. Maitre Jean commença sa petite collation [allocution], comme il s'ensuit, Louis XI, Nouv. XXXII.

XVIe s. Quant est de la collation des benefices, laquelle chose estoit anciennement conjointe avec la promotion…, Calvin, Instit. 872. Je sçay bien qu'il y en a qui veulent prouver par collation des temps que ce soit une fable controuvée à plaisir, Amyot, Solon, 56. Par collation de plusieurs passages respondants l'un à l'autre, Amyot, Moral. Épit. p. 15.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. collation ; espagn. colacion ; ital. collazione ; du latin collationem (voy. COLLATEUR).