« concupiscence », définition dans le dictionnaire Littré

concupiscence

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concupiscence

(kon-ku-pi-ssan-s') s. f.
  • Terme de dogmatique. Le fond d'inclination naturelle qui nous fait désirer la jouissance des biens sensibles et surtout des plaisirs charnels. Une concupiscence naissante, Fléchier, I, 325. Ils vous ont porté à chercher votre bien dans les concupiscences qui sont le partage des animaux, Pascal, Car. 16. Que si, lâchant la bride à sa concupiscence, Il emporte la jouissance Où l'a fait aspirer ce désir déréglé…, Corneille, Imit. I, 6. Les passions de son cœur lui cachent presque toujours la vérité et ne la lui laissent paraître que lorsqu'elle est teinte de ces fausses couleurs qui flattent la concupiscence, Malebranche, Recherche, VI, 1.

SYNONYME

CONCUPISCENCE, CUPIDITÉ, AVIDITÉ, CONVOITISE. La concupiscence est un état habituel de l'âme qui la porte vers la jouissance de toutes les sortes de biens sensibles. La convoitise est un vif désir de quelque chose que nous désirons posséder. L'avidité est un désir insatiable. La cupidité est, d'une façon restreinte, le désir d'avoir de l'argent, des richesses.

HISTORIQUE

XIVe s. Concupiscence apetice [devient plus petite] par li resister, Oresme, Eth. XI, 17. Et un autre fait adultere par sa concupiscence, et y despent du sien et en suefre damage, Oresme, ib. 143.

XVIe s. Il ne fut jamais moderé en ses concupiscences, ny par pauvreté lorsqu'il estoit jeune, ny par l'aage après qu'il fut devenu vieil, Amyot, Sylla et Lysand. 5. La vertu qui regle la concupiscence, et qui limite ce qui est moderé et opportun ès voluptez, se nomme temperance, Amyot, De la vertu morale, 2. Le mariage estoit un nom d'honneur et dignité, non de folastre et lascive concupiscence, Montaigne, I, 227.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. concupiscentia ; espagn. concupiscencia ; ital. concupiscenza ; du latin concupiscentia, de cum, et cupere, désirer (voy. CUPIDE).