« copier », définition dans le dictionnaire Littré

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copier

(ko-pi-é), je copiais, nous copiions ; que je copie, que nous copiions v. a.
  • 1Faire une copie. Copier fidèlement un texte. Je ne fais que copier leurs paroles, Pascal, Prov. 7. On peut juger des efforts qu'il [Démosthène] fit pour se perfectionner en tout genre par la peine qu'il prit de copier de sa propre main jusqu'à huit fois l'histoire de Thucydide pour se rendre plus familier le style de ce grand homme, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. V, p. 536, dans POUGENS. Je vous ai dit que je l'avais trouvé copiant de la musique à dix sous la page, Rousseau, Dialogue, II.
  • 2 Par extension, reproduire une œuvre d'art. Copier un tableau, une statue. Vous copiez un vase étrusque, et vous lui donnez l'élégance grecque ; ce n'est point là ce qu'on vous demande et ce qu'on attend de vous, Marmontel, Élém. de litt. Œuvres, t. X, p. 267, dans POUGENS. Dans l'asile honteux des amours mercenaires Il cherche une Vénus qu'il copie au hasard, L'opprobre de son sexe et la honte de l'art, Delille, Imagin. V.
  • 3Copier un auteur, un artiste, imiter son style, sa manière. Comme les vices des Grecs avaient passé chez les Romains, Térence, pour les imiter, ne fit que copier Ménandre, Marmontel, Élém. de litt. t. VI, p. 156, dans POUGENS.

    On dit qu'un écrivain, qu'un artiste copie la nature, quand ses productions ont un cachet de naturel et de vérité.

    Absolument. Qui, c'est être inventeur que si bien copier, Lamotte, Fables, I, 2.

  • 4Imiter les manières d'une autre personne. Il n'est rien tel que les jésuites ; j'ai bien vu des jacobins, des docteurs… mais une pareille visite manquait à mon instruction ; les autres ne font que les copier, Pascal, Prov. 4. C'était l'original que toutes les femmes copiaient pour le goût des habits et l'air de la coiffure, Hamilton, Gramm. 7. Il imite M. d'Agen sans le copier, Sévigné, 34. On croit, en copiant leurs mœurs [des grands], entrer en part de leur grandeur, Massillon, Panég. saint Louis. La ville croirait dégénérer en ne copiant pas les mœurs de la cour, Massillon, Pet. car. Exemp.

    Au collége, copier, c'est, au lieu de faire son devoir, copier celui d'un camarade. C'est un paresseux, il copie tous ses devoirs. Comme il avait copié, il fut mis hors de composition.

  • 5Contrefaire. Il n'est pas bien de copier les gens.
  • 6Se copier, v. réfl. S'imiter soi-même, c'est-à-dire en parlant d'un écrivain ou d'un artiste, produire des œuvres qui ont entre elles beaucoup de ressemblance. Cet artiste n'a point d'invention, il se copie sans cesse.

    Se copier, s'imiter les uns les autres. Ces jeunes gens ne font que se copier.

HISTORIQUE

XVIe s. Une fois un grand seigneur entreprint d'y passer sans estre copié [contrefait par moquerie], Despériers, Contes, XXVIII. Il copia diligemment la poesie d'Homere, et l'assembla en un corps pour la porter en la Grece, Amyot, Lyc. 5.

ÉTYMOLOGIE

Copie.