« crève-coeur », définition dans le dictionnaire Littré

crève-coeur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

crève-cœur

(krè-ve-keur) s. m.
  • Grand déplaisir, déboire mêlé de dépit. Quel crève-cœur ! Il n'y a point de crève-cœur plus grand à un homme d'honneur, que s'il faut qu'il aime ce qu'il ne prend point plaisir d'aimer, Malherbe, Traité des bienfaits de Sénèque, II, 18. Si Vaudemont fut satisfait d'avoir le maréchal de Villeroy en Italie, ce fut un nouveau crève-cœur pour Tessé, Saint-Simon, 97, 30. L'incroyable contrainte où l'humeur de M. le Prince tenait tout ce qui était réduit sous son joug, donna un extrême crève-cœur à cette aînée [de ses filles], Saint-Simon, 4, 62.

    Au plur. Des crève-cœur.

HISTORIQUE

XIIIe s. Mais corroz qu'en a de s'amie, Cil corroz a nom crievecuer, Partonopex, dans le Dict. de DOCHEZ.

XVIe s. Que ce leur est un grand crevecœur de voir…, D'Aubigné, Hist. II, 44. Si par crevecœur du rejet que vous…, Carloix, IV, 9. Feu monsieur le mareschal de Montluc, ayant perdu son fils, me faisoit fort valoir, entre ses aultres regrets, le desplaisir et creve cœur qu'il sentoit de ne s'estre jamais communiqué à lui, Montaigne, II, 82. Or si mon sein, rempli de creve-cœur extreme Des taches de nos grands, a tourné sur eux-mesmes L'œil de la verité…, D'Aubigné, Tragiques, les princes, liv. II.

ÉTYMOLOGIE

Crever, et cœur.