« domination », définition dans le dictionnaire Littré

domination

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domination

(do-mi-na-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Autorité qui, acceptée ou non des subordonnés, s'exerce pleinement. Esprit de domination. Secouer une domination tyrannique. La domination de l'âme sur le corps. La flatterie bénit les dominations injustes et fait des vœux pour la prospérité des méchants, Guez de Balzac, le Prince, V. Il étendit sa domination sur la Syrie, Bossuet, Hist. I, 7. Que sur toute tribu, sur toute nation, L'un d'eux [fils de David] établirait sa domination, Racine, Athal. I, 1. Des hommes impies qui méprisent toute domination, Massillon, Carême, Vérité de la rel. Généralement parlant, de toutes les dominations étrangères, aucune ne fut jamais moins à charge que celle des Romains, à peine leur joug se faisait-il sentir, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. IX, p. 432, dans POUGENS. Voilà ce qui reste d'une vaste domination, un souvenir obscur et vain ! Volney, Ruines, 2. Quelque dure que fût pour moi la domination de ma belle-mère, je n'aurais peut-être jamais eu la force de changer de situation, Staël, Corinne, XIV, 3.
  • 2 Terme de théologie. Les dominations, un des ordres de la hiérarchie céleste, qui est le quatrième en commençant par les séraphins. Parmi tant de trônes, d'ardeurs, de dominations, nul ne se sentit assez de force pour s'offrir en sacrifice, Chateaubriand, Génie, I, V, 4.

HISTORIQUE

XIIe s. Le tuen regne, regne de tuz secles, e la tue dominaciun en tute generaciun e generaciun, Liber psalm. p. 225.

XIVe s. Concupiscence aura dominacion et seigneurie par dessus raison. - La mutation des dominations et majestez du monde, Oresme, Thèse de MEUNIER. Leurs dominations et seigneuries en eussent plus duré et en meilleur estat, Oresme, ib. Prol. Jà jour vous n'en arez la domination, Se par force n'avez conquis la mansion, Guesclin. 5060. Car encor revenrez en dominacion, Et de vos anemis vous prendrez vengison, ib. 8972. Sire, che dist Madoines, bien croire vous doit-on ; Car quant un chetis vient en domination, Plus d'orgeul a en lui qu'en un prinche de non, Baud. de Seb. XIII, 630.

XVIe s. Or estoit la domination de ces trois personnages qu'ilz appelerent le triumvirat, pour beaucoup de causes odieuse et haïe des Romains, Amyot, Anton. 24.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. domination ; espagn. dominacion ; ital. dominazione ; du latin dominationem, de dominari, dominer.