« héroïne », définition dans le dictionnaire Littré

héroïne

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héroïne

(é-ro-i-n') s. f.
  • 1Femme qui a un grand courage, une grande noblesse de sentiments. S'il n'a plus de héros, il a des héroïnes, Corneille, Attila, I, 2. Dieu, qui rapporte tous ses conseils à la conservation de sa sainte Église et qui, fécond en moyens, emploie toutes choses à ses fins cachées, s'est servi autrefois des chastes attraits de deux saintes héroïnes pour délivrer ses fidèles des mains de leurs ennemis, Bossuet, Reine d'Anglet. Donnez à Dieu vos affections… vous pourrez hardiment mépriser la mort à l'exemple de notre héroïne chrétienne, Bossuet, Duch. d'Orl. Élevé dans le sein d'une chaste héroïne, Racine, Phèdre, IV, 2. La célèbre Amélie de Hanau, landgrave douairière, l'héroïne de son temps, entretenait, à l'aide de quelques subsides de la France, une armée de dix mille hommes… jouissant à la fois de cette considération que donnent toutes les vertus de son sexe et de la gloire d'être un chef de parti redoutable, Voltaire, Annales de l'Empire, Ferdinand III, 1639.

    Adjectivement. C'était [Marguerite d'Anjou] une femme entreprenante, inébranlable, héroïne, Voltaire, Mœurs, 114.

  • 2 Fig. La femme qui figure comme principal personnage, dans un poëme, un roman, une pièce de théâtre. Je n'avais [jetée à la Bastille] que la cornette qui était sur ma tête, et pas plus de chemises qu'une héroïne de roman enlevée, Staal, Mém. t. II, p. 106. L'héroïne s'aperçoit avec surprise qu'elle n'aime plus, ou, pour mieux dire, qu'elle n'a jamais aimé, Genlis, Adèle et Théod. t. I, lett. XI, p. 351, dans POUGENS. Si les héroïnes de Richardson ne sont pas des êtres imaginaires, Genlis, ib. t. III, lett. XLVI, p. 322.

    Par extension, femme qui figure dans un événement. C'est elle qui est l'héroïne de l'aventure.

ÉTYMOLOGIE

Lat. heroïna, du grec ἡρωΐνη, de ἥρως, héros.