« livré », définition dans le dictionnaire Littré

livré

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

livré, ée

(li-vré, vrée) part. passé de livrer
  • 1Remis. Les marchandises livrées à l'acheteur.
  • 2Remis entre les mains de. Le plus innocent des hommes [Jésus] traité comme le plus criminel et livré à d'impitoyables bourreaux, Bourdaloue, Myst. Pass. de J. C. t. I, p. 161.

    Fig. Parmi les flots d'un peuple à soi-même livré, Voltaire, Adelaïde, I, 1. Livré à moi seul, sans ami, sans conseil, sans expérience, en pays étranger, Rousseau, Conf. VII.

  • 3Qui est dévoué à quelqu'un. Le régent devait savoir qu'on n'est jamais sûr de ceux qui se vendent, et que le premier président était de tout temps livré au duc du Maine par goût et par intérêt, Duclos, Mém. rég. Œuv. t. V, p. 339, dans POUGENS.

    Absolument. Que n'êtes-vous pas pour eux, pour leur nom, pour leur famille [des Grignans] ? toute livrée, toute dévouée, toute ruinée, toute détachée de votre famille, hors de votre maman, Sévigné, 13 déc. 1688. Si vous avez un ami, acquérez-le avec épreuve, et ne vous livrez point à lui par trop de facilité ; le caractère d'un prince livré le fait connaître et mépriser, Bossuet, Polit. X, II, 8.

  • 4Abandonné à, en proie à. [Mme de Guitaut qui venait d'accoucher] ne s'est non plus ménagée sur le bruit que si elle était reine ou dauphine, c'est tout dire ; car ces sortes de personnes sont entièrement livrées au bruit que donne la joie de leur accouchement, Sévigné, au comte de Guitaut, 26 mai 1681. Livré au péché, captif sous ses lois, Bossuet, la Vallière. Les grands, les petits et les médiocres vivent également assujettis aux mêmes nécessités naturelles, exposés aux mêmes périls, livrés en proie aux mêmes maladies, Bossuet, Gornay. Faibles agneaux livrés à des loups furieux, Racine, Esth. I, 5. Je sais qu'aux factions Syracuse livrée…, Voltaire, Tancr. I, 1.