« moyeu.2 », définition dans le dictionnaire Littré

moyeu

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

moyeu [2]

(mo-ieu ; plusieurs disent moi-ieu) s. m.
  • Terme qui vieillit. Le jaune d'un œuf. Prenez quatre moyeux.

HISTORIQUE

XIIIe s. Cole vitrine ki est samblans à mouiuex d'ues [œufs], Alebrand, f° 15. Li mioel sont caut [chauds] et moiste tempréement, Alebrand, f° 63.

XIVe s. Moieuf de euf, Du Cange, modiolus.

XVe s. Neant plus que le my-œuf de l'œuf ne peut sans la glaire ni la glaire sans le mi-œuf, neant plus ne peuvent les seigneurs et le clergé l'un sans l'autre, Froissart, II, III, 27.

XVIe s. Fouaces faictes à beau beurre, beaulx moyeulx d'eufz, Rabelais, Garg. I, 32.

ÉTYMOLOGIE

Berry, mojette d'un œuf ; provenç. moiol, muiol, mugol. La forme ancienne est mioel, semblable à la forme provençale. Diez y voit le latin mytilus, corrompu en mútulus, ou, d'une façon plus romane, mutolus, la moule jaune et renfermée dans une écaille ayant donné son nom au jaune d'œuf renfermé dans une coquille ; c'est ainsi que les Latins le nomment vitellus, le petit veau. Scheler le croit dénommé de sa situation intérieure, et rattache moyeu au latin fictif mediolus, dérivé de medius, qui est au milieu. Mais il ne faut pas sortir du mot tel qu'il est donné ; en la forme, il est identique avec le moyeu de roue, aussi bien dans l'ancien français que dans le provençal, et il aura été ainsi nommé par assimilation de figure arrondie et de situation centrale. Toutefois, au XIVe siècle et au XVe, il se créa, soit par altération et fausse interprétation du mot ancien, soit par formation nouvelle, le mot moieuf, mi-œuf, qui évidemment veut dire œuf du milieu, partie centrale de l'œuf.