« moyenner », définition dans le dictionnaire Littré

moyenner

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moyenner

(mo-iè-né ; plusieurs disent moi-ièné) v. a.
  • Procurer par entremise, par secours. Si Clarice une fois est en notre puissance, Crois que c'est un bon gage à moyenner l'accord, Et rendre en le faisant ton parti le plus fort, Corneille, la Veuve, III, 1. Que le prêtre approche de l'autel comme Jésus-Christ, par sa puissance ; qu'il y assiste comme un ange, par son respect ; qu'il y serve comme un saint, par la pureté de sa vie ; qu'il y offre les vœux du peuple comme un pontife, par sa charité envers le prochain ; qu'il y moyenne la paix comme médiateur, par son zèle pour la gloire de Dieu, Bourdaloue, Exhort. sur la dignité et les dev. du prêtre, II. Pendant la guerre de Lamia, Antipater fit prisonniers plusieurs Athéniens ; Xénocrate fut député de la république pour moyenner leur délivrance auprès d'Antipater, Fénelon, Xénocrate. L'empereur avait moyenné la paix entre la Suède et le Danemark, Saint-Simon, 85, 400.

    Populairement. Il n'y a pas moyen de moyenner, c'est-à-dire la chose est impossible.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et pourra ledit dean [doyen] quenoistre [connaître], ordener, prononcer et meeisner sur ledit descort, Du Cange, mediare.

XVe s. Semblablement y envoya le comte Palatin et les Suisses pour moyenner et pacifier, Commines, VII, 3.

XVIe s. Ceste Hersilia depuis fut cause de moyenner et traitter appointement entre les Sabins et ceulx de Rome, Amyot, Rom. 20. Le plaisir parfaict et divin que la vertu nous moyenne, Montaigne, I, 70.

ÉTYMOLOGIE

Moyen 1 et 2. On a dit moyenneur dans le sens de médiateur : Stancarius disoit que Jesus Christ estoit nostre moyenneur seulement en sa nature humaine, sans aucun regard de la divinité, Beze, Vie de Calvin, p. 140.