« provende », définition dans le dictionnaire Littré

provende

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

provende

(pro-van-d') s. f.
  • 1 Terme familier. Provision de vivres. Il avait vu sortir gibier de toute sorte … Régiments de dindons, enfin bonne provende, La Fontaine, Fabl. IV, 16. Ils [les Talleyrand] avaient en guise de maître d'hôtel une sorte de maître Jacques qui s'en allait tous les jours chercher leur provende à la desserte des tables royales, Decourchamp, Souv. de la marquise de Créquy, t. I, ch. VIII.
  • 2 Terme d'économie rurale. Mélange de divers aliments très nutritifs, propre à engraisser les bestiaux.

HISTORIQUE

XIIe s. À tuz ces chevals truverent furre [paille] e provende, ù ke fust li reis, Rois, p. 240. Cil me dona, et Diez li rende, à Baiex une provende, Wace, dans DU CANGE, praebenda.

XIIIe s. Qui argent porte à Rome, assés. tot provende a ; On ne les donne mie si com Diex commenda, Rutebeuf, 234.

XIVe s. Ainsi furent lonc temps en la cité de pris, Sans yssir de leans ne sans estre assaillis ; Et ainsi leur provende apetissoit tousdis, Guesclin. 1241 variante.

XVIe s. Pour distribuer la provende aux pigeons à leurs meilleures heures, ce sera le matin et le soir, De Serres, 398.

ÉTYMOLOGIE

Picard, preuvenne, quantité de grain nécessaire à un cheval. Les exemples de Wace et de Rutebeuf prouvent que provende et prébende sont le même mot (voy. PRÉBENDE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PROVENDE. - ÉTYM. Ajoutez : M. Boucherie (Revue des langues romanes, t. IV, p. 311) le tire de promentarius, promentarium, formes tout à fait inconnues que révèle un ms. de Pollux (publié par M. Boucherie) ; ces mots se rattachent à promus, cellerier, promum, cellier, dépense, de promere, tirer. Ceci, curieux à noter, n'infirme pas l'identité de prébende et provende.