« tanner », définition dans le dictionnaire Littré

tanner

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tanner

(ta-né) v. a.
  • 1Préparer les cuirs avec du tan, de manière à les rendre plus solides et imputrescibles.

    Terme de pêche. Tremper un filet dans une décoction de tan, pour le conserver.

  • 2 Fig. et populairement. Fatiguer, ennuyer. C'est un homme qui me tanne.
  • 3 Populairement. Tanner le cuir, battre, rosser.

HISTORIQUE

XIIIe s. Nuz cordouaniers de Paris ne puet ouvrer de cordouan qui soit tannez, car l'euvre seroit fausse, et doit estre arse, Liv. des mét. 228. Ce dist Renart, ne vos tanez [tourmentez], lien. 2434. Ne m'estuet pas [il ne me faut pas] taner en tan ; Quar le resveil Me tane assez quant je m'esveil, Rutebeuf, 16.

XIVe s. Connins de couleur entre tanné et jaune, Ménagier, II, 5.

XVe s. Vous ferez tant que vous me perdrez, et que je me tannerai de vous ; car vous requerez trop avant, Froissart, II, III, 22. Trop volontiers se fussent partis ceux de Brusselles et de Louvaing ; car ils estoient si tanés que plus ne pouvoient, Froissart, I, I, 18.

XVIe s. Il y a un milieu qui est composé des deux extremitez, comme le gris, ou le tané, composé du blanc et du noir, Amyot, De la vertu morale, 11. Les meridionnaux sont de couleur tannée, obscure et basanée, Paré, Introd. 7. Ne Papillon pas ne le point, Ne Thenot ne le tenne point, Marot, II, 174.

ÉTYMOLOGIE

Tan ; wallon, tené. On a dit que tanner, tourmenter, ennuyer, était pour taonner (prononcé tanner), piquer comme un taon. Mais l'historique écarte complétement cette idée.