« tisserand », définition dans le dictionnaire Littré

tisserand

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tisserand

(ti-se-ran) s. m.
  • 1Ouvrier qui fait de la toile. Tisserand en basin. Nous ignorons qui a inventé la navette ; le premier tisserand, le premier maçon, le premier forgeron ont été sans doute de grands génies, Voltaire, Dict. phil. Antiquité. Aujourd'hui les tisserands travaillent, assis, sur une chaîne tendue horizontalement, et ils se servent d'un peigne perpendiculaire pour serrer le tissu ; au contraire, les premiers tisserands, c'est-à-dire ceux dont il est fait mention dans les plus anciens écrivains, travaillaient debout, sur une chaîne tendue perpendiculairement avec des poids, et ils frappaient sur la trame, pour serrer les tissus, avec une forte règle de bois horizontale, Mongez, Mém. hist et litt. anc. t. IV, p. 241.

    Fig. Vous n'ignorez pas, monsieur Bourdillon [pseudonyme de Voltaire lui-même], qu'un roi est comme un tisserand continuellement occupé à regarder les fils de sa toile qui se cassent, Voltaire, Lett. au roi de Pologne Poniatowski, 6 déc. 1767.

    Ouvrier qui fait des étoffes de laine ou de soie.

    Tisserand en drap ou tisserand drapant.

  • 2Nom spécifique du tétranyque tisserand (arachnides trachéennes), appelé par Geoffroy tisserand d'automne, et qui a fait partie du genre acare, LEGOARANT.

HISTORIQUE

XIIIe s. Peintres sont de trop grant valeur ; Il n'est tisserent ne laveur, Ne gent de teinturerie Qui ne leur doivent faire honneur, Dit des peintres. Nus ne puet [peut] estre toissarrans de lange à Paris, s'il n'achate le mestier du roi, Liv. des mét. 113.

XVe s. Le comte de Flandre s'en vint à Ypre, et là fit il decoller meschans gens tels que… tisserands qui avoient mis à mort ses chevaliers, Froissart, II, II, 63.

XVIe s. Quatrieme rang, qui sont les mestiers d'entre les mediocres et petits : tisserant en draps, ou drapier drappant, tisserant en toille, Édit, avril 1597.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. teisseran ; ital. tesserandolo ; de l'anc. franç. tessier, avec le suffixe and, ant, qui répond au suffixe anc. haut-allem. ing, inc, exprimant un métier (on trouve aussi écrit teisserenc, qui existe en outre comme nom propre). L'ancien tessier se retrouve dans les noms propres et dans les patois : Berry, tessier, texer, tissier. Le wallon dit tehen, qui répond à l'ancien teissant : XIIe s. Trenchede est ensement, cum de teissant, la meie vie, Liber psalm. p. 233.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TISSERAND. Ajoutez :
3 Au féminin, tisserande. La femme M…, tisserande, deux mois de prison (tribunal correct. de Lisieux), Gaz. des Trib. 23 août 1873, p. 812, 3e col.