« vestale », définition dans le dictionnaire Littré

vestale

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vestale

(vè-sta-l') s. f.
  • 1Chez les Romains, prêtresse de Vesta, consacrée à la virginité. Seigneur, j'irai remplir le nombre des vestales, Racine, Brit. III, 8. Il n'y avait que six vestales ; nous avons des milliers de couvents de filles, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 229, dans POUGENS. Une vestale est un être en même temps historique, poétique et moral, Diderot, Salon de 1765, Œuv. t. XIII, p. 38, dans POUGENS. À peu de distance de là, l'on aperçoit un champ où les vestales infidèles à leurs vœux étaient enterrées vivantes, Staël, Corinne, v, 2.

    Il se dit figurément, dans le style élevé, des religieuses chrétiennes. Votre fille est née pour le monde ; ne l'enfermez pas parmi les vestales, La Bruyère, II. C'est la religion qui fait gémir, au milieu de la nuit, la vestale sous ses dômes tranquilles, Chateaubriand, Génie, III, I, 1.

  • 2 Fig. Femme d'une chasteté exemplaire. Lamothe s'est piquée depuis d'avoir une passion pour le roi [Louis XIV], qui l'a rendue une vestale pour tous les autres hommes, La Fayette, Hist. Henr. d'Anglet. 3e part. Tout ce que chacune a pu gagner par une continuelle affectation qui ne s'est jamais démentie, a été de faire dire de soi : on l'aurait prise pour une vestale, La Bruyère, III.

    Ce n'est pas une vestale, c'est une femme de mœurs légères. J'avais fort ouï parler d'elles ; et la vérité est qu'elles ne passaient pas pour des vestales de la dernière sévérité, Lesage, Guzm. d'Alf. VI, 4.

HISTORIQUE

XIVe s. Les vierges vestales, c'estoient celles qui servoient à la deesse Veste, Bercheure, f° 112, verso. Les vierges vestaux, Bercheure, f° 116, verso. Postumia vierge vestal suspecte d'avoir esté incestueuse, Bercheure, f° 90, verso.

XVIe s. On moys de juing, on jour des festes vestales, Rabelais, IV, 1.

ÉTYMOLOGIE

Lat. vestalis, de Vesta.