« équerre », définition dans le dictionnaire Littré

équerre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

équerre

(é-kê-r') s. f.
  • 1Instrument de mathématique ou de construction, servant à tracer des angles droits. Notre assassin [un mauvais médecin] renonce à son art inhumain, Et, désormais la règle et l'équerre à la main, Laissant de Galien la science suspecte, De méchant médecin devient bon architecte, Boileau, Art p. IV.

    Équerre à épaulement, celle dont une branche est trois fois plus épaisse que l'autre.

    Double équerre, règle au bout de laquelle s'emboîte une autre règle, de manière à former avec la première deux angles droits.

    Triple équerre, instrument de gnomonique formé de trois règles.

    Équerre à onglet, équerre ayant un rebord saillant et épais.

    Équerre d'arpenteur, instrument de cuivre, à pinnules fendues, pour tracer, sur le terrain, des perpendiculaires à une ligne tracée d'avance et mesurée.

  • 2Fausse équerre, équerre qui, s'ouvrant et se fermant à charnière, sert, dans plusieurs arts, à mesurer les angles quelconques formés par deux surfaces adjacentes.

    Fausse équerre, l'angle formé par les faces contiguës d'un bâtiment, d'une pièce de bois, etc. lorsque cet angle n'est pas un angle droit.

  • 3 Terme d'arts géométriques. Ce qui est à angle droit, ce qui a la forme d'une équerre. Mettre d'équerre. Disposer en équerre. Un livre sur tous sens doit se trouver d'équerre, En tête, en queue, au dos, aux mors, à la gouttière, Lesné, la Reliure, p. 46.
  • 4Pièce de fer plat, en forme de T ou d'L, pour consolider différents assemblages.

    Terme de serrurerie. Petite pièce qui retient le pêne du demi-tour.

  • 5Coude fait à un tuyau de conduite pour l'eau.
  • 6 Terme d'astronomie. Petite constellation australe.

HISTORIQUE

XIIe s. Li reis cumandad que l'um preist pierres grandes e de gentil grein e de bone quarriere, e que tuz fussent taillié à esquire, pur metre al fundement del temple, Rois, p. 245.

XIIIe s. …Sans compas ou sans esquierre, la Rose, 11971.

XIVe s. L'aloe qui vole par ondées et plie son vol par esquierres, Ménagier, III, 2.

XVe s. De geometrie, qui est l'art et science des mesures et des ecquerres, [Charles V] s'entendoit souffisamment et bien le monstroit, Christine de Pisan, Charles V, III, 11.

XVIe s. Nous avons le compas, la reigle, l'escarre, le plomb, le niveau, la sauterelle [fausse équerre], Palissy, 91. L'angle droict est nommé d'aucuns angle de l'esquierre ; l'ouvert, angle hors d'esquierre ; et le poinctu, l'angle en l'esquierre, Forcadel, Éléments d'Euclide, p. 3.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, skuer, s. m. ; provenç. escaire, scayre, s. m. ; ital. squadro ; du latin fictif exquadrare, de ex, et quadrare, rendre carré, parce que cet instrument sert à dresser certaines pièces au moyen d'angles droits.