« arbalète », définition dans le dictionnaire Littré

arbalète

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

arbalète

(ar-ba-lê-t') s. f.
  • 1Arme de trait, composée d'un arc d'acier bandé avec un ressort et monté sur un fût qui reçoit le trait ou la balle.

    Par analogie. Un cheval en arbalète, attelé seul en avant des deux du timon de la voiture. C'est à deux chevaux qui sont déjà fort vifs en attacher un troisième en arbalète qui tire d'un côté, tandis que les autres tirent de l'autre, Diderot, Lett. sur les aveugles.

  • 2En blason, l'arbalète se représente en pal, la corde détendue.
  • 3 Terme d'astronomie. Instrument dont on se servait autrefois en mer pour prendre la hauteur du soleil.
  • 4 Terme de chasse. Sorte de piége dont on se sert principalement pour prendre les loirs.
  • 5 Terme de marine. Sorte de grappin ou de porte-amarre.
  • 6 Technologie. Double lame élastique d'acier, à l'aide de laquelle l'ouvrier n'a pas la fatigue de presser la lime sur la pièce qu'il travaille.

    Terme de manufacture de soieries. Corde avec laquelle on attache les poignées du battant.

    Au plur. Étrivières qui font baisser les lisses.

REMARQUE

On a dit longtemps arbalestre : il portait l'arbalestre au bon roi Charlemagne, Régnier, Sat. X.

HISTORIQUE

XIe s. D'une arbaleste [il] ne puet traire un quarrel, Ch. de Rol. CLXV.

XIIIe s. Quiconques veut estre archiers à Paris, c'est à savoir feseres de ars, de fleiches et de arbalestes, Liv. des mét. 260. Et as archieres tout entour Sunt les arbalestes à tour, Qu'armeüre n'i puet tenir, la Rose, 3868. Le clerc s'en ala en pure sa chemise en son hostel, et prist s'arbalestre, Joinville, 209.

XVe s. Commencerent Gennevois à traire de leurs arbalestres à grand randon, et les archers d'Angleterre aussi sur eux, Froissart, I, I, 195.

XVIe s. Il se souvint pourtant d'une arbaleste dont son valet, lors en Limouzin, alloit quelquesfois tirer aux garennes du fié… c'estoit une arbaleste à rats [piége] que cette vieille apporta au penart, D'Aubigné, Faen. II, 14. Les lances et arbalestes à feu, Paré, IX, Préf.

ÉTYMOLOGIE

Arcubalista, de arcus, arc (voy. ARC), et ballista (voy. BALISTE) ; bourguig. arbelaite.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ARBALÈTE.
1Ajoutez :

On distingue : 1° l'arbalète simple, qui se bande avec les bras ou avec le pied ; 2° l'arbalète à pied de chèvre ou à pied de biche, dans laquelle l'arc est tendu à l'aide d'un levier terminé par une fourche qui embrasse la corde ; 3° l'arbalète à cric, où la tension est produite par un petit cric qu'on fixe à l'arbrier au moment du besoin ; 4° l'arbalète à tour ou de passot, bandée au moyen d'un tour ou d'une moufle que le soldat portait à sa ceinture et fixait à l'arbrier quand il voulait tendre l'arc ; 5° les arbalètes à cranequin, à vindas, à signolle, bandées avec des espèces de treuils.

Les arbalètes affectées à la chasse étaient : 1° l'arbalète à jalet, semblable à l'arbalète simple, mais dont la corde est redoublée de manière à former, en son milieu, une sorte de poche pour recevoir le projectile, qui est une balle de plomb ou de terre glaise ; 2° l'arbalète à baguette, dont l'arbrier porte une sorte de canon fendu, dans la fente duquel la corde peut glisser ; pour tendre l'arc, on employait une baguette ou enrayoir qu'on introduisait dans le canon, et sur laquelle on appuyait avec force.