« arbitrage », définition dans le dictionnaire Littré

arbitrage

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arbitrage

(ar-bi-tra-j') s. m.
  • 1Jugement par arbitre. Leurs voisins qui s'étaient soumis à leur arbitrage, Bossuet, Hist. III, 6. La détermination doit être soumise à l'arbitrage des gens doctes, Bossuet, Projet. Le sénat mettrait ces princes en arbitrage, Montesquieu, Rom. 6.
  • 2 Terme de banque. Opération par laquelle on choisit la voie la plus avantageuse pour tirer ou remettre des lettres de change sur une place étrangère ; et aussi trafic qui consiste à acheter des effets sur une place où ils sont dépréciés, pour les revendre sur d'autres places où ils sont recherchés. On dit faire les arbitrages, comme on dit faire l'escompte, les recouvrements.

    En termes de bourse, opération par laquelle on échange une valeur de bourse contre une autre, en vendant l'une et achetant l'autre. Par exemple, si les actions du chemin de fer d'Orléans sont présumées devoir hausser de dix pour cent au plus, et les actions du chemin de fer de Lyon de vingt pour cent, le spéculateur trouve avantage à vendre les actions d'Orléans qu'il détient, pour acheter des actions de Lyon ; il juge, il arbitre en faveur du chemin de fer de Lyon. On a fait des arbitrages en faveur de l'Orléans contre le Lyon.

HISTORIQUE

XIIIe s. Si dirons liquel arbitrage valent et liquel non, Beaumanoir, XLI, 1. Qui termine arbitraige et mise, Qui paie la painne commise Du trespassé commandement ? J. de Meung, Tr. 310.

XIVe s. Nulle chose ne doit estre lessie en l'ordenance et arbitrage ou volenté du juge, Oresme, Eth. 162. Il est dure chose et perilleuse que un homme se commette du tout en l'arbitrage et en la puissance de ses ennemis, Ménagier, I, 9. Après la confession vient satisfacion que on doit faire selon l'arbitrage et le conseil du sage confesseur, ib. I, 3.

XVe s. Il tinst [tiendrait] aujourd'hui toute ceste seigneurie soubz son arbitrage, Commines, V, 14.

XVIe s. En matiere criminelle, les reproches demeurent à l'arbitrage des juges [ils peuvent nonobstant récusation admettre la déposition des témoins], Loysel, 786. Pacifier par arbitrage les querelles et differents, Amyot, Pomp. 56.

ÉTYMOLOGIE

Arbitrer.