« attiser », définition dans le dictionnaire Littré

attiser

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attiser

(a-ti-zé) v. a.
  • 1Approcher les tisons les uns des autres pour les faire brûler. Attiser le feu.
  • 2 Fig. Loin d'oser… Approuver la fureur de votre emportement, Loin que par mes discours je l'attise moi-même, Racine, Iphig. III, 6. Nous attisons le feu dévorant de la convoitise, Bossuet, Nécess. 2. Quand on se brûle au feu que soi-même on attise, Ce n'est pas accident, mais c'est une sottise, Régnier, Sat. XI.

HISTORIQUE

XIIe s. Adès amours me semont et atise De lui [la] aimer, Couci, X. Aiez de moi merci, par vo franchise ; La vostre amour me destraint et atise, Audefroi le Bastard, Romancero, p. 8. D'ire et de mautalent [il] esprent tous [tout entier] et atise, Sax. XXIII.

XIIIe s. L'uns atise le feu, et li autres le vente, Berte, XCVI. Qui une aiguille de fer boute Si que ele pert [paraît] presque toute En un poi de liege, et l'atise à la pierre d'aïmant bise…, Lais inédits, p. 111. Demore [retard] les amans atise, la Rose, 13865. C'est amor qui soufle et atise La brese qu'el t'a ou cuer mise, ib. 6423.

XIVe s. Pour ce, beau filz, veulx raesonner, Pour enseignement te donner, Affin que mielx soyes avisé, Se en tel fait es atisé, Liv. du bon Jeh. 2534.

XVe s. Prince, se maulx fortune atise, Sagement s'y fault gouverner, Orléans, Bal. 85.

XVIe s. Le prince de Galles, fils d'Edouard, roy d'Angleterre, attisa le feu de son mieux pour fortifier son party, Mém. s. du G. ch. 13.

ÉTYMOLOGIE

Picard, atisier ; provenç. atizar, atuzar, atusar ; espagn. atizar ; portug. atiçar ; ital. attizare ; bas-lat. atticinari, de ad, à, et titio, tison (voy. TISON).