« baie.3 », définition dans le dictionnaire Littré

baie

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

baie [3]

(bê) s. f.
  • Tromperie, mystification. La muse Qui me repaît de baie en ses fous passe-temps, Régnier, Sat. X. Mon esprit… Qui dans ses caprices s'égaie Et souvent se donne la baie, Régnier, Ép. III. J'ai donné cette baie à bien d'autres qu'à vous, Corneille, le Ment. III, 5. On leur fait admirer les baies qu'on leur donne, Corneille, ib. I, 6. Le sort a bien donné la baie à mon espoir, Molière, l'Étour. II, 13.

HISTORIQUE

XIIIe s. Dame, gardez vous de la bée [attente inutile], Qui en maint lieu par la contrée S'arest et fait la gent muser, Lai du conseil. Par tel bée, par tel desir [elle] Passe tant vespre et tant matin, Que sa biauté va à declin, ib.

XVe s. Messeigneurs, pardonnez-moi que je vous ai fait payer la baie [mystification], Louis XI, Nouv. LXXXI.

XVIe s. Ils font contenance d'avoir la teste pleine de plusieurs belles choses ; mais à faulte d'eloquence ne les pouvoir mettre en evidence, c'est une baye, Montaigne, I, 188. Il tint ce dernier avis encores pour une baie, D'Aubigné, Hist. II, 61.

ÉTYMOLOGIE

Bayer (voy. ce mot), parce que celui qui donne une baie, fait bayer celui qui la reçoit. Provenç. en bada, en vain ; espagn. et portug. vaya ; ital. baja.