« ballotter », définition dans le dictionnaire Littré

ballotter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

ballotter [1]

(ba-lo-té) v. a.
  • 1Agiter fortement en sens contraires. La mer nous a ballottés. Voilà comme les hommes sont ballottés par la fortune, Voltaire, Lettr. Mariott, 26 février 1767.
  • 2Au jeu de paume, peloter, se renvoyer la balle, sans faire de partie réglée.

    Par extension, renvoyer de l'un à l'autre. Après avoir été ballotté de la mort à la vie, Sévigné, 85. … Ton nom [Bonaparte], jouet d'un éternel orage, Sera par l'avenir ballotté d'âge en âge Entre Marius et César, Lamartine, Méd. II, 7.

  • 3Ballotter quelqu'un, se jouer de lui. Qu'un fat soit l'aigle des salons, Qu'un docteur sente l'ambre… Paris, enclin au trait malin, Grâce à nous les ballotte, Béranger, Marotte.
  • 4 Fig. Ballotter une affaire, la discuter, l'agiter de part et d'autre.
  • 5Se servir de la ballotte pour donner les suffrages ou pour tirer au sort. Il vieillit en ce sens.

    Ballotter deux candidats, décider par le scrutin lequel l'emportera de deux candidats qui ont le plus approché de la majorité, tous les autres étant exclus. Thucydide et lui [Périclès] étant ballottés aux suffrages du peuple pour le ban de l'ostracisme, ce fut Thucydide qui succomba, Courier, Lettr. II, 342.

  • 6 V. n. Éprouver des ballottements, des secousses. Cette porte ballotte.

    Fig. Aller çà et là. Je ne fais que ballotter en attendant que la poste parte, Sévigné, 353. Ainsi, ma chère enfant, je ballotte, Sévigné, 515.

  • 7 Terme de danse. Faire un ballotté.

HISTORIQUE

XVIe s. Les juges Areopagites, ballotans pour le jugement des criminelz prisonniers, usoyent de certaines notes selon la varieté des sentences, Rabelais, Pant. IV, 27. Il fait bon voir de tout leur senat balloter [aller au ballottage sur toute chose], Du Bellay, J. VI, 35, recto.

ÉTYMOLOGIE

Ballotte 1 ; wallon, baleter, battre, en parlant du mouvement des ondes et des ailes.