« bordel », définition dans le dictionnaire Littré

bordel

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

bordel

(bor-dèl) s. m.
  • Lieu de prostitution. Mot très grossier et dont on ne se sert pas en bonne compagnie.

HISTORIQUE

XIIe s. Car qui veit le bordel son veisin alumé, Il ad poür del suen…, Th. le mart. 90. Que faites-vos, signor roi, que faites-vos ? Aoreiz-vos donc un alaitant enfant en une vile bordele et envelopeit en vils dras ? Saint Bernard, 550.

XIIIe s. [Homme qui] Miex ne vousist estre mesel, Et ladres vivre en un bordel, Que mort avoir ne le trespas, Fl. et Bl. 1021. Tout premier vous dirons d'un chevalier qui fu pris au bordel, Joinville, 267.

XVIe s. Oster les bordels publicques…, Montaigne, II, 350. L'on envoye la conscience au bordel, et l'on tient sa contenance en regle ; tout cela est monstrueux, et ne se trouve rien de semblable aux bestes, Charron, Sagesse, II, 3.

ÉTYMOLOGIE

Dérivé de borde. Nancy, bordel, lavoir public avec un petit abri, provenç. bordel, lieu de prostitution ; catal. bordell ; espagn. burdel ; ital. bordello. Ce mot signifie proprement une petite cabane et a été ainsi employé par les plus anciens auteurs ; mais, dès le temps de Joinville, il avait été dégradé au sens qu'il a aujourd'hui.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BORDEL. Ajoutez : - REM. Ce mot grossier a été employé par Corneille : Paris entier, ayant lu son cartel, L'envoie au diable et sa muse au bordel (en 1637), Lexique, éd. Marty-Laveaux.