« border », définition dans le dictionnaire Littré

border

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

border

(bor-dé) v. a.
  • 1 Terme de marine. Revêtir de bordages la membrure d'un navire.
  • 2Étendre le long de certaines choses en forme de bords. Les gazons dont un printemps éternel bordait son île, Fénelon, Tél. I.

    Par extension, border un champ de fossés, de haies.

    Terme de peinture et de gravure. Entourer les figures d'un tableau d'une teinte qui les fasse ressortir. Garnir de cire les bords d'une planche de cuivre afin de retenir l'eau forte.

    Border une allée, un parterre, y mettre une bordure.

  • 3Occuper le bord. Nous ne pouvons border tous ces retranchements, Voltaire, Louis XIV, 19. Des légions entières Marchent sur son passage et bordent les frontières, Voltaire, Triumv. II, 2. Le gouverneur fit border d'infanterie la route que René devait suivre, Chateaubriand, Natch. II, 238.

    Border la haie, en parlant de troupes, être rangé en longue ligne sur le chemin que doit parcourir un cortége. La cavalerie bordait la haie.

    Border la haie s'est dit aussi d'une manière particulière de tirer, lorsqu'une troupe d'infanterie étant sur trois lignes, la première met un genou en terre, la seconde se penche sur l'épaule des premiers, et la troisième se tient debout, pour tirer ensemble sans crainte de se blesser mutuellement.

  • 4Border un lit, replier le bord de la couverture sous le premier matelas.

    Terme de marine. Border une voile, la tendre par en bas. Border les écoutes a le même sens.

  • 5Garnir le bord d'une étoffe, d'un vêtement avec un ruban, un galon. Border des souliers.
  • 6 Terme de marine. Côtoyer. La flotte ne fit que border les côtes. Border un vaisseau ennemi, le suivre de côté pour l'observer.

    Dans un sens analogue. Si un mobile en une minute borde l'espace ACB qui contiendra 100 milles d'aire, il doit border en deux minutes un espace BCD de 200 milles, Voltaire, Newt. III, 4.

    Border les avirons, les mettre en place sur le bord de l'embarcation.

HISTORIQUE

XIIIe s. Nus ne nulle ne puet border d'or de Luque chapiaus ne ataches ne treçons à boines pelles [perles], fors de boin or ou de fine soie, Liv. des mét. 193.

XVe s. Elle est d'ennuy si fort bordée ; Dieu scet que l'ay chiere achaptée, Sans gueres d'argent de plaisir, Orléans, Rond. Le soleil ses rayes envoyoit et despartoit dessus la terre peinte et bordée de belles fleurs, Louis XI, Nouvelles, XI.

XVIe s. Les nations qui bordent la mer Mediterranée, Montaigne, I, 231. Deux ruisseaux bordez de beaux arbres, Montaigne, II, 46. Il fit border leur pavois tout alentour d'une lame de cuivre, Amyot, Cam. 68.

ÉTYMOLOGIE

Bord ; bourguig. bodai.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BORDER.
7Ajoutez :

En termes de marine, border de tant d'avirons, se dit aussi de l'embarcation qui reçoit tant d'avirons. Toutes les barques coralines sont construites sur le même modèle ; elles bordent autant d'avirons qu'il y a d'hommes à bord, Journ. offic. 31 oct. 1876, p. 7811, 2e col.