« boudin », définition dans le dictionnaire Littré

boudin

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

boudin

(bou-din) s. m.
  • 1Mets fait avec un boyau qui a été rempli de sang et de graisse de porc. Boudin noir. Nous sommes juifs comme vous, ne mangeant point de cochon, point de boudin, Voltaire, Phil. III, 174. Les hommes au rang desquels vous ne voulez pas être, mangeront votre lard, vos boudins et vos jambons, Fénelon, XIX, 142.

    Boudin blanc, boudin fait avec du lait et un hachis de blanc de volaille.

    Un boudin, une portion de boudin longue de 15 à 20 centimètres, et fermée par un nœud aux deux bouts.

    Eau de boudin, eau dans laquelle on lave les tripes à boudin, et qui n'a aucune utilité.

    Fig. et familièrement. S'en ailer en eau de boudin, se dit d'une affaire qui se réduit à néant.

    Envoyer de son boudin à quelqu'un, lui servir quelque plat de son métier, lui jouer un mauvais tour ; se dit par allusion à l'habitude d'envoyer du boudin à ses amis quand on a tué un cochon.

  • 2Toute chose qui, par la forme, a quelque ressemblance avec le boudin. Des boudins de grosse toile. Boudin de cheveux, boucle de cheveux en spirale. Il [Boudin] était boudin de figure comme de nom, fils d'un apothicaire du roi, dont personne n'avait jamais fait cas, Saint-Simon, 286, 142.

    Fusée avec laquelle on met le feu à la mine.

  • 3Petit portemanteau en cuir, et de forme ronde, qu'on attache sur le dos d'un cheval.
  • 4 Terme de serrurerie. Espèce de ressort formé d'une spirale de fil de fer.
  • 5Membre d'architecture de forme cylindrique qui décore les archivoltes, les arcs-doubleaux, arcs-ogives, bandeaux, etc.
  • 6 Terme de marine. Bandeau placé autour d'un bâtiment à la hauteur du second pont.
  • 7Boue qui sort d'un tuyau qu'on dégorge avec la sonde.

    Rouleau de tabac.

    Faire un boudin est un vieux proverbe, qui signifiait marier un gentilhomme avec une riche roturière, parce que, le mari étant le soutien de la maison, la femme, qui est riche, fournit la graisse pour l'entretenir.

HISTORIQUE

XIIIe s. Que nulz du dit mestier ne puisse vendre boudins de sanc, à peine de la dite amende, Liv. des mét. 177.

XIVe s. Aler boire à Paris la chopine de vin, Et la soupe humer, et rostir le boudin, Guesclin. 22010.

XVIe s. La cuisine basse qui n'est pas seure, donnant la bassesse de ses fenestres facile accès au diabolique boudin [pièce d'artifice] et à autres inventions que nostre miserable siecle a produites, De Serres, 22.

ÉTYMOLOGIE

Berry, bodin. On a indiqué le latin botulus ; mais il faut supposer quelque diminutif tel que botulinus, ou plutôt, par interversion, boltinus. On a indiqué aussi le celtique : bas-breton, bouzellen, boyau ; irlandais, putog, boyau, boudin ; kymri, poten. Enfin Diez a recours au radical bod (voy. BOUDER et BORNE), qui signifie quelque chose d'arrondi.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BOUDIN. Ajoutez :
8 Terme de l'industrie des laines. Engin qui sert au boudinage. Nous nous servons de machines continues et de machines à plaques ou boudins, Enquête, Traité de comm. avec l'Anglet. t. III, p. 170. Il y a la carde brisoir, la carde repasseuse et la carde à boudin, ib. p. 46.

REMARQUE

Tourner en eau de boudin est une locution qui n'est pas d'aujourd'hui. Pour faire tourner en eau de boudin la constitution, 126e Lettre du P. Duchène, p. 1. De plus, contrairement à ce qui est dit dans le Dictionnaire, l'eau de boudin est, non pas l'eau dans laquelle on lave les tripes à boudin, mais l'eau qui se produit quand le sang du boudin se décompose et se tourne en eau.