« boutade », définition dans le dictionnaire Littré

boutade

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

boutade

(bou-ta-d') s. f.
  • 1Coup porté, saillie d'esprit ou d'humeur, caprice. Pousser jusqu'à l'excès ma critique boutade, Boileau, Sat. XI. M. de Richelieu et M. de Rohan étaient gens à boutades qui ne donnèrent pas peu d'affaires aux autres, Saint-Simon, 18, 210. Eh bien ! souperons-nous avant la promenade ? - Non, je jeûne ce soir. - D'où vient cette boutade ? Molière, Éc. des femmes, IV, 8. Vient-il de la province une satire fade, D'un plaisant du pays insipide boutade, Pour la faire courir on dit qu'elle est de moi, Boileau, Ép. VI.

    Par extension, petite pièce de vers où l'on décharge sa mauvaise humeur sur les hommes et sur les choses. C'est une espèce de satire, mais courte, sans plan et sans prétention.

  • 2Ancienne danse. Elles vous prient de ne plus tant danser la boutade et de choisir quelque danse plus grave comme les branles ou la pavane, Voiture, Lett. 102.

HISTORIQUE

XVIe s. Je hazarde souvent des boutades de mon esprit, desquelles je me desfie, Montaigne, IV, 64. Qui ne juge que ce sont boutées d'un courage eslancé hors de son giste ? Montaigne, II, 22.

ÉTYMOLOGIE

Bouter. L'ancienne forme était boutée, qui fut longtemps usité seul ; boutade fut fait dans le XVIe siècle, d'après les formes espagnole et italienne.