« bran », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
bran
- 1Partie du son la plus grossière.
Bran de Judas, tache de rousseur au visage. Locution vieillie, et qui vient sans doute de ce qu'on se représenta Judas roux.
- 2Bran de scie, poudre qui tombe du bois quand on le scie.
- 3Matière fécale.
- 4Interjection qui sert à exprimer le mépris.
Bran de lui ! Surtout vive l'amour et bran pour les sergents
, Régnier, Sat. X.Vieux.
PROVERBE
Faire l'âne pour avoir du bran, se montrer plus simple qu'on n'est réellement pour obtenir quelque chose.
HISTORIQUE
XIIIe s. Li talemelier [boulangers] qui sont haubanier sont quites du tonlieu des pors [cochons] qu'il achetent, por tant qu'il aient une fois mangié de leur bren [son]
, Livr. des mét. 6. Eschalaz, bren, fuerre, tuile, ne doivent point de chaucie
, ib. 278.
XIVe s. Pren des deux voies la meilleur ; Laisse le bren et pren la fleur
, J. Bruyant, dans Ménagier, t. II, p. 17. Chandelle mise en bran se garde souverainement
, Menagier, II, 5.
XVIe s. Vendre à l'enchere autant bren que farine
, Marot, J. V, p. 216. Il n'est jour auquel on ne m'ouist gronder en moy mesme et contre moy : bran du fat !
Montaigne, I, 270. Que cherches-tu, mon fils ? - Quelques espoussettes, un miroir, une chaufferette, un manche de cuillere, du bran de froment [pour la toilette]
, D'Aubigné, Faen. III, 1. Nulle peste, nulle guerre, nul ennuy ; bren de paourté, bren de soulcy, bren de melancholie !
Rabelais, Progn. Pant. VI. [il] Faisoit de l'asne pour avoir du bran
, Rabelais, ib. I, 2.
ÉTYMOLOGIE
Berry, bren, prononcé brin, ordure ; provenç. bren, son ; anc. espagn. bren de la farina ; brenno, son dans plusieurs patois italiens ; angl. bran ; du celtique : gaél. bran ; kymri, brân ; bas-bret. brenn. Tous ces mots signifient son de farine ; et pour le sens d'excrément que bran a aussi en français : gaél. breun ; gall. braen, mauvaise odeur.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
BRAN. Ajoutez :Bran d'agace, nom, en Belgique, de la gomme du cerisier, du prunier et des autres arbres qui portent des fruits à noyaux, Rev. critique, 20 mars 1875, p. 186.