« briguer », définition dans le dictionnaire Littré

briguer

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

briguer

(bri-ghé) v. a.
  • 1Tâcher d'obtenir par brigue. Briguer les honneurs. On brigue ardemment cette magistrature. Les charges furent briguées avec fureur, Bossuet, Hist. III, 7. Je me perdrai plutôt dans quelque affreux climat Qu'aller, tant qu'il vivra, briguer le consulat, Corneille, Sertor. IV, 3. Ainsi de tous les Grecs je brigue le suffrage, Racine, Androm. I, 1.

    Absolument. Elle-même a brigué pour me voir souverain, Corneille, Pulchér. II, 4. Égisthe qui briguait en secret pour ce choix, Lemercier, Agamemnon, II, 6.

  • 2Solliciter, rechercher avec ardeur. Tous vos rois à l'envi briguent votre hyménée, Corneille, Sertor. II, 2. On briguerait en foule une si belle mort, Corneille, Hor. II, 3. Parmi tant de beautés qui briguèrent son choix…, Corneille, Brit. IV, 2. Parmi tant de beautés qui briguent leur tendresse, Corneille, Baj. I, 3. Et qu'un cœur accablé de tant de déplaisirs De son persécuteur ait brigué les soupirs, Corneille, Androm. II, 1.

HISTORIQUE

XVIe s. Il alleguoit encore les miseres d'une armée non payée ; à faute de quoi, ils ne pouvoient attendre qu'une mutinerie d'Allemans : il briguoit les plus las de la guerre, D'Aubigné, Hist. I, 232. Un nommé Melcio (qui briguoit parmi ces peuples desesperez pour empescher la paix) en obtint par ce moien la rupture, D'Aubigné, ib. I, 253. Ilz briguoient eulx mesmes pour le faire continuer en cest office, Amyot, Arist. 10. Ceulx qui briguoient ambitieusement et souvent les estats et offices de la chose publique, Amyot, Caton, 16. Les satrapes se meirent à briguer et flatter les soudards, Amyot, Eum. 30.

ÉTYMOLOGIE

Brigue ; provenç. briguar ; ital. brigare.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BRIGUER. Ajoutez :
3Briguer quelqu'un, le solliciter. Qu'il sera glorieux que, sans briguer personne, Ils [vos hauts faits] fassent à vos pieds apporter la couronne, Corneille, Lexique, éd. Marty-Laveaux.