« commentaire », définition dans le dictionnaire Littré

commentaire

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commentaire

(ko-mman-tê-r') s. m.
  • 1Suite de notes et d'explications sur toutes les parties d'un ouvrage. Cette compilation [livres sibyllins] fut publiée plusieurs fois avec d'amples commentaires, surchargés d'une érudition presque toujours étrangère au texte, que ces commentaires éclaircissent rarement, Voltaire, Dict. phil. art. Sibylle. J'en connais un dont j'ai lu un commentaire sur Job, Bossuet, Or. 5. Aussi ne prétends-je pas vous en faire un commentaire, Bossuet, Hist. II, 2. Il ne faut ni réflexion ni commentaire, Bossuet, Polit.

    Commentaire perpétuel, commentaire qui suit le texte phrase par phrase.

    Terme de législation. Explication d'une matière en suivant l'ordre du texte législatif, par opposition au traité où l'on suit l'ordre logique. On dit en ce sens : adopter l'ordre du commentaire.

    Figurément. Marquez cet endroit : la suite des événements vous en fera bientôt un beau commentaire, Bossuet, Hist. II, 4. La vie d'un écrivain distingué par une très grande originalité est le meilleur commentaire de ses écrits, Carrel, Œuvres, t. V, p. 175.

    Familièrement. Cela n'a pas besoin de commentaire, cela n'a pas besoin d'explication.

    Point de commentaire, se dit quand on veut imposer silence à un inférieur qui s'explique ou se justifie.

  • 2Interprétation plus ou moins maligne qu'on donne aux actes et aux discours des autres. Sa conduite équivoque a donné lieu à bien des commentaires.
  • 3 S. m. plur. Nom qu'on donne à des histoires anciennes ou à des mémoires ainsi intitulés à l'imitation des anciens ; histoires et mémoires où l'écrivain est le principal acteur. Les commentaires de César. Les commentaires de Montluc. On n'est entré ici dans aucun détail des victoires du roi de Prusse, il les a écrites lui-même ; c'était à César à faire ses commentaires, Voltaire, Louix XV, 17. Alors l'ennui de six mois d'hiver, qui l'aurait retenu sur ces fleuves [la Düna et le Borysthène], lui paraissait son plus grand ennemi, et, pour le combattre, cet autre César y eût dicté ses commentaires, Ségur, Hist. de Napol. X, 6.

HISTORIQUE

XVIe s. Montluc a intitulé son œuvre commentaires ce qu'en nostre langue un Commines et après luy un Martin du Bellay voulurent appeller memoires ; car, pour bien dire, sans nous eslongner de nostre vulgaire françois, après avoir recité chaque memorable exploit par luy faist, il apporte tout d'une suite un beau commentaire, Pasquier, Lettres, t. II, p. 387, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Le latin commentarius, de commentari, méditer (voy. COMMENTER). Espagn. comentario ; ital. commentario. Auparavant on disait comment, du latin commentum. Et fist un command là-dessus [les œuvres de Denis l'aréopagite], Christine de Pisan, Charles V, III, 13.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

COMMENTAIRE. - HIST. XVIe s. Ajoutez : Et en iceulx [souspirs] peult on obtenir plus de grace, d'intelligence et de congnoissance de Dieu et de ses sainctes escriptures, que en lisant les commentaires et escriptures des hommes sur icelles, Epistre exhortatoire aux Epistres, Nouv. Testam. éd. Lefebre d'Étaples, Paris, 1525.