« compromettre », définition dans le dictionnaire Littré

compromettre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

compromettre

(kon-pro-mè-tr'), je compromets, nous compromettons ; je compromettais ; je compromis : je compromettrai ; que je compromisse ; compromettant ; compromis.
  • 1 V. n. Terme de droit. S'engager par acte à s'en rapporter au jugement d'un arbitre, sur un objet en litige. Ils ont compromis sur tous les chefs du procès.
  • 2 V. a. Fig. Mettre en compromis, c'est-à-dire remettre à la décision d'autrui et par conséquent exposer à quelque atteinte. Compromettre sa dignité. Compromettre les intérêts de quelqu'un.
  • 3Mêler quelqu'un dans une affaire de manière à l'exposer à des embarras ou à des préjudices. N'osant lui parler comme paria, de peur de la compromettre, Bernardin de Saint-Pierre, Ch. Ind. Je ne demande, pour assurer nos succès, que ces bontés générales qui ne compromettent personne, Voltaire, Lett. Richelieu, 23 sept. 1771.

    Compromettre quelqu'un, faire voir qu'il a part à la chose, afin que, une fois engagé, il entre dans nos intérêts. Si vous voulez qu'il vous aide, mettez-le en avant, compromettez-le.

    Compromettre une femme, faire penser par des paroles ou des actions qu'on a une liaison amoureuse avec elle.

  • 4Se compromettre, v. réfl. S'exposer à des embarras, à des périls. Il se compromet par l'opposition qu'il fait au gouvernement. Il ne craignit pas de se compromettre pour un ami malheureux. Il se peut que le ministère ne veuille pas se compromettre, en demandant grâce pour ceux dont l'entreprise n'a pas été avouée par lui, Voltaire, Lett. Richelieu, 30 mai 1772.

    On dit qu'une femme se compromet, quand elle expose sa réputation.

    Engager une lutte avec un adversaire indigne de soi. Que vous avilissiez l'honneur de votre rang Jusqu'à vous compromettre avec un misérable, Voltaire, Scythes, IV, 1.

HISTORIQUE

XVe s. Le roy compromettra le traitté dessus declaré es mains des dits cardinaux ambassadeurs, pour le tenir ferme et stable, J. Chartier, Hist de Charles VII, p. 80, dans LACURNE.

XVIe s. En la pluspart des occurrences, je compromettrois volontiers à la decision du sort, Montaigne, III, 63. Touts indifferemment se preparants et attendants la mort à ce soir ou au lendemain, d'un visage et d'une voix si peu effrayée, qu'il sembloit qu'ils eussent compromis à cette necessité, Montaigne, IV, 209.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. comprometre ; espagn. comprometer ; ital. compromettere ; du latin compromittere, de cum, et promittere (voy. PROMETTRE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

COMPROMETTRE. Ajoutez : - REM. Compromettre de, neutralement, s'est dit au même sens que nous disons compromettre activement. Il me serait honteux qu'il [mon nom] y passât [à la postérité] avec cette tache, et qu'on pût à jamais me reprocher d'avoir compromis de ma réputation, Corneille, Lexique, édit. Marty-Laveaux.