« cothurne », définition dans le dictionnaire Littré

cothurne

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cothurne

(ko-tur-n') s. m.
  • 1Chaussure élevée des anciens, qui montait jusqu'au milieu de la jambe, et qui était employée particulièrement au théâtre dans la représentation des tragédies. Ils se tiennent sur des cothurnes ; c'est une chaussure haute, quelquefois de quatre ou cinq pouces ; des gantelets prolongent leurs bras ; la poitrine, les flancs, toutes les parties du corps s'épaississent à proportion, Barthélemy, Anach. ch. 70.
  • 2 Fig. Le genre tragique. On ne doit élever sur le cothurne que des personnages pris dans les hauts rangs de la société, Chateaubriand, Génie, II, II, 8. On dirait que je suis le savetier qui raccommode toujours les vieux cothurnes de Crébillon, Voltaire, Lett. d'Argental, 17 sept. 1763. Je me suis fait faire une paire de sabots ; mais, si vous faites jouer Oreste, je les troquerai contre deux cothurnes, sous l'ombrage de vos ailes, Voltaire, ib. 19 mars 1761.

    Chausser le cothurne, composer des tragédies ; enfler son style. Mais quoi ! je chausse ici le cothurne tragique, Boileau, Sat. X. Je ne vois autre chose depuis la mort du roi que des gens qui, par des noms de personnages de ce temps-là, dont ils sont ou dont ils se font, chaussent le cothurne et éblouissent les sots, Saint-Simon, 264, 40. À la mention de ce mariage, elle [la duchesse d'Orléans] se douta pour la première fois que Mme de Castries fût sa cousine germaine, et tout aussitôt chaussa le cothurne sur l'indigne alliance des Nolent, Saint-Simon, 434, 36. Il faut prendre un style qui est le cothurne pour moi, Sévigné, 504.

ÉTYMOLOGIE

Lat. cothurnus, de ϰόθορνος, cothurne.