« courante », définition dans le dictionnaire Littré

courante

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

courante [1]

(kou-ran-t') s. f.
  • 1Ancienne danse très grave, qui se dansait sur un air à trois temps. Elle commençait par des révérences, après quoi le danseur et la danseuse décrivaient en pas de courante une figure réglée qui formait une sorte d'ellipse allongée. Le pas de courante se composait de deux parties : la première, nommée spécialement temps de courante, consistait à faire un plié relevé en même temps qu'on ramenait le pied de derrière à la quatrième position en avant par un glissé. La seconde partie du pas de courante consistait en un demi-jeté d'un pied et un coupé de l'autre pied. On voit par cette description que la courante était plutôt une marche noble et pleine de belles attitudes qu'une danse proprement dite, puisqu'on ne s'enlevait pas de terre. Donner une courante. Le bal se donnait tous les soirs, où de très méchants danseurs dansèrent de très mauvaises courantes, Scarron, Rom. com. 2e part. ch. 17. Baptiste le très cher N'a point vu ma courante, et je le vais chercher, Molière, Fâch. II, 5. Ma franchise va danser la courante aussi bien que mes pieds, Molière, Préc. 13. Il ne dansa qu'avec Mme de Crussol qu'il pria de ne lui point rendre sa courante, Sévigné, 184. Le roi mena la reine et honora l'assemblée de trois ou quatre courantes, et puis s'en alla au Louvre avec sa compagnie ordinaire, Sévigné, t. I, Lett. 61, dans POUGENS. Je veux que nous dansions ensemble une courante, Regnard, Distrait, III, 4.
  • 2L'air sur lequel on la danse. Comme à de mes amis, il faut que je te chante Certain air que j'ai fait de petite courante… (Il chante la courante) N'est-elle pas belle ? Molière, Fâch. II, 5.

HISTORIQUE

XVIe s. Courante [sorte de danse], Marot, J. V, 212. Danser la volte, la courante, la fissaye et autres danses dissolues, Bouchet, Serées, liv. I, p. 133, dans LACURNE. La volte, la courante, la fissaye, que les sorciers ont amenez d'Italie en France, Bouchet, ib. p. 136.

ÉTYMOLOGIE

Courir, peut-être parce qu'on ne tournait pas en place comme dans la pavane, et qu'on ne sautait pas comme dans les branles et les gigues. Il paraît, d'après Bouchet, qu'il y a eu une courante qui était une danse dissolue.