« crémaillère », définition dans le dictionnaire Littré

crémaillère

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crémaillère

(kré-ma-llê-r', ll mouillées, et non kré-ma-yê-r') s. f.
  • 1Pièce de fer plate, dentelée et recourbée par le bas, qu'on suspend dans les cheminées pour soutenir la marmite et d'autres vaisseaux sur le feu. Hausser, baisser la crémaillère.

    Familièrement. Pendre la crémaillère, donner un repas pour célébrer son installation dans un nouveau logement.

    Aller pendre la crémaillère chez quelqu'un, être invité à ce repas.

  • 2 Terme de mécanique. Pièce munie de crans, qui sert à relever ou à baisser une partie mobile. Fauteuil à crémaillère.

    Terme d'horlogerie. Pièce d'une montre ou pendule à répétition qui sert à la faire sonner.

    Tringle de bois dentelée qui reçoit les tablettes d'une bibliothèque.

    Pièce d'un pupitre mobile.

    Garniture de fer mise en travers derrière les portes cochères.

    Terme de marine. Crénelures pratiquées dans deux pièces de bois composant une vergue d'assemblage.

    Instrument pour rider les haubans.

  • 3 Terme militaire. Ligne défensive offrant la forme d'une scie.

    Terme de fortification. Ouvrage à crémaillère, ouvrage qui offre cette disposition.

  • 4 Terme de botanique. La cuscute.

HISTORIQUE

XIVe s. Veez-le çà venir parmi celle chaussie à celle jaque noire comme une cremaillie, Guesclin. 1579. Crammis, Du Cange, crammale. Une cramelie de fer, Du Cange, ib. Deux greilz, un trepied et une cremeille aux armes de monsieur le Dauphin, De Laborde, Émaux, p. 233.

XVIe s. Cremaillée, Oudin, Dict.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, cramâ ; rouchi, crém'glie, craméglie ; picard, cramaillé, crémaillé, crimbilli ; génev. comâcle, coumâcle ; Isère, coumaclo ; provenç. mod. cumascle ; champ. cramaille ; espagn. gramallera ; bas-lat. cramaculus du XIe siècle, cremasculus, cremasclus du XIVe siècle. Origine douteuse : on propose le grec ϰρέμασθαι, être suspendu ; ce qui est excellent pour le sens, mais les mots grecs n'ont guère pénétré directement dans les langues romanes ; ou le verbe latin cremare, brûler, parce que la crémaillère est exposée au feu ; mais le sens est peu favorable à cette dernière dérivation, la forme du mot l'est davantage : bas-latin cremium, morceau de bois sec, fagot, d'où on tirerait un dérivé cremail ; enfin, le bas-allemand Kram, crampon (voy. CRAMPON), qui est appuyé par la plus ancienne forme laquelle a un a.