« crédulité », définition dans le dictionnaire Littré

crédulité

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

crédulité

(kré-du-li-té) s. f.
  • État d'esprit du crédule. Avec quelle insolence et quelle cruauté Ils se jouaient tous deux de ma crédulité ! Racine, Baj. IV, 5. Pardonne, cher Hector, à ma crédulité, Racine, Andr. III, 6. Moi-même, rougissant de sa crédulité, Racine, Baj. III, 4. [Il faut] De la crédulité donner à tous l'exemple, Voltaire, Fanat. II, 5. Les prêtres ne sont pas ce qu'un vain peuple pense, Notre crédulité fait toute leur science, Voltaire, Œdipe, IV, 1. Mais depuis que l'aspect des hautes vérités Le retira, dit-il, de ses crédulités…, Lemercier, Clovis, I, 2. Que faites-vous par vos crédulités et vos complaisances ? vous animez le médisant, vous réchauffez le serpent qui pique, Fléchier, dans le Dict. de DOCHEZ. La crédulité des peuples, qui est toujours au-dessus du ridicule et de l'extravagant, réparait tout, Montesquieu, Rom. t. VI, p. 246, dans POUGENS. Votre inépuisable crédulité ne me fâche plus, mais elle m'étonne toujours, Rousseau, Lett. d'Ivernois, Corresp. t. VI, p. 364, dans POUGENS. On sait qu'un vif intérêt enfante la crédulité, et qu'ainsi le nombre des charlatans dans chaque science croît en raison de l'importance plus grande que les hommes attachent à son objet, Condorcet, Bucquet.

HISTORIQUE

XIIe s. Li agaitanz anemis fait à la fois alcun semblant de pieteit, por ke il à la fin de creduliteit puist parvenir, Job, 454.

XIVe s. La credulité ou opinion. - Teles credulitez et suspections, Oresme, Thèse de MEUNIER.

ÉTYMOLOGIE

Lat. credulitatem, de credulus (voy. CRÉDULE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CRÉDULITÉ. Ajoutez :

Terme juridique. Serment de crédulité, serment qu'on défère en justice à une personne sur le point de savoir si elle a eu connaissance ou non des faits imputés à son auteur. Si le serment dit de crédulité peut être déféré dans des hypothèses autres que celles prévues par l'article 2275 du Code civil…, Gaz. des Trib. 7 août 1875, 1re p. 2e col.

HISTORIQUE

Ajoutez :

XVIe s. Le comte de Savoye, qui pour la confidence et trop grande credulité qu'il avoit de sa force, se promettoit que ses ennemis ne l'oseroient venir voir en barbe, Paradin, Chron. de Savoye, p. 269.