« déniaiser », définition dans le dictionnaire Littré

déniaiser

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

déniaiser

(dé-ni-è-zé) v. a.
  • 1Rendre quelqu'un moins niais, moins simple, moins gauche.

    Ironiquement, tromper quelqu'un, abuser de sa simplicité. On l'a déniaisé dès son arrivée à Paris. Quelques cuisiniers brûlent leurs viandes et gâtent leurs sauces, et les chiens et les chats les déniaisent, Perrot D'Ablancourt, Lucien, dans LE ROUX, Dict. comique.

  • 2Se déniaiser, v. réfl. Cesser d'être niais. Afin de me déniaiser, je suis résolu de voir un peu le monde, Voiture, Lett. 30. Il me doit de l'argent, mais il se déniaise ; la peste ! il soupe quelquefois chez la veuve d'un partisan, Dancourt, Vend. Surènes, sc. 7. Le monde se déniaise furieusement, et les cuistres du seizième siècle n'ont pas beau jeu, Voltaire, Lett. d'Argental, 20 janv. 1766.

REMARQUE

La Fontaine a fait déniaiser de trois syllabes, voy. l'exemple au participe ; ce qui n'est pas à imiter, niais étant toujours de deux syllabes.

HISTORIQUE

XVIe s. Quelle obligation n'avons nous à la benignité de nostre souverain Createur, pour avoir desniaisé nostre creance de ces vagabondes et arbitraires devotions, et l'avoir logée sur l'eternelle base de sa saincte parole ! Montaigne, II, 343. Ma fille ne commence encore qu'à se deniaiser de la naïveté de l'enfance, Montaigne, dans le Dict. de DOCHEZ. Je vous demande si l'astrologie ne nous est pas fort necessaire, quand ce ne seroit que pour empescher qu'on nous deniaisast, Cholières, Contes, après-dînée 8. Enfin le Fils de Dieu, docteur de verité, estant venu pour sevrer et desniaiser le monde, les a du tout abolis, Charron, Sagesse, I, 39.

ÉTYMOLOGIE

Dé… préfixe, et niais.