« dépêtrer », définition dans le dictionnaire Littré

dépêtrer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dépêtrer

(dé-pê-tré) v. a.
  • 1Débarrasser les pieds d'une entrave. Dépêtrer un bœuf.
  • 2 Fig. Délivrer. Nous faisons nos efforts pour le dépêtrer d'un engagement si dangereux, Sévigné, 36.
  • 3Se dépêtrer, v. réfl. Se tirer hors. Se dépêtrer d'un bourbier.

    Fig. Se débarrasser. Moi pour m'en dépêtrer, je lui dis tout exprès : Je vous baise les mains…, Régnier, Sat. VIII. La pauvreté est si gluante qu'on ne s'en saurait dépêtrer, Perrot D'Ablancourt, Lucien, dans RICHELET. Je ne me puis dépêtrer de cet homme, La Fontaine, Coc. Plus vous raisonnerez, plus vous pesterez contre cette jeune veuve, plus je croirai que vous aurez de peine à vous dépêtrer d'elle, Brueys, Muet, I, 4.

HISTORIQUE

XVIe s. Ainsi Hannibal s'estant à la fin despestré de Marcellus, et ayant son armée delivre…, Amyot, Marcell. 44. Estans bien aises quand ilz se pouvoient despestrer de leurs autres affaires pour s'y en aller, Amyot, Lucull. 83. Prenons de bonne heure congé de la compaignie ; despestrons-nous de ces violentes prinses qui nous engagent ailleurs et esloingnent de nous, Montaigne, I, 279. Il sent avoir du mal, et vouldroit en estre depestré ; mais de ce mal pourtant, son cœur n'en est pas abbattu et affoibli, Montaigne, II, 211.

ÉTYMOLOGIE

Dé… préfixe, et pestrer, qui tient au bas-latin pastorium, entrave qu'on met au cheval (comparez EMPÊTRER) ; ital. spastojare. L'étymologie de de, et petra, hors de la pierre, ne peut se soutenir, soit à cause de l's (de pestrer), soit à cause du sens. L'italien spastojare, formé régulièrement de pastorium, indique, comme le sens, que depestrer est du même radical ; mais il faut supposer une forme anomale pastrium au lieu de pastorium. Pastorium vient de pastor, pasteur, et signifie l'ustensile qui fait paître le cheval en un lieu déterminé.