« franc.2 », définition dans le dictionnaire Littré
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franc [2]
- 1Anciennement, synonyme de la livre tournois valant 20 sous.
Ce sont vingt mille francs qu'il m'en pourra coûter ; Mais pour vingt mille francs j'aurai droit de pester
, Molière, Mis. V, 1.Cent francs au denier cinq, combien font-ils ? - Vingt livres
, Boileau, Sat. VIII.Mme de Maintenon évalue le tout [l'entretien d'une maison agréable et bien tenue] à neuf mille francs par an, et met trois mille livres pour le jeu, les spectacles, les fantaisies et les magnificences de monsieur et de madame
, Voltaire, l'Homme aux 40 écus, Introduction.De là un franc en argent et en or, pour exprimer la monnaie du roi des Francs, ce qui n'arriva que longtemps après, mais qui rappelait l'origine de la monarchie
, Voltaire, Dict. phil. Franc ou franq, France, etc. - 2Aujourd'hui, pièce d'argent alliée d'un dixième de cuivre, et pesant en tout cinq grammes ; c'est l'unité monétaire du système décimal. Le franc se divise en dix décimes ou cent centimes (vingt sous).
La livre est restée synonyme de franc, mais elle n'est plus qu'une monnaie de compte évaluée à cent centimes.
- 3Au marc le franc, ou, suivant le langage décimal, au centime le franc, proportionnellement à ce que chacun doit ou à ce qui est dû à chacun. Les créanciers ont été payés au marc le franc.
REMARQUE
Dans l'ancien emploi, franc était l'objet de quelques observations qui n'ont plus de raison d'être. On disait bien plutôt : Il a vingt mille livres de rente que vingt mille francs ; et réciproquement on disait : Cette maison m'a coûté vingt mille francs et non vingt mille livres. Vaugelas observe qu'on dit indifféremment cinquante livres et cinquante francs, cent livres et cent francs, à cause que c'est un compte rond ; mais, dans un compte rompu, on dit quatre livres dix sous, cent cinquante livres, mille quatre cents livres, et non pas quatre francs dix sous, cent cinquante francs, mille quatre cents francs, Rem. Not. Th. Corn. t. II, p. 662, dans POUGENS.
HISTORIQUE
XVe s. Les tresoriers appareillerent tout l'argent [10000 francs demandés par le duc de Berry] en couronnes d'or et en francs de France, et fut mise la finance en quatre petits sommiers
, Froissart, liv. IV, p. 34, dans LACURNE. Maison des champs l'ont pluseurs appellé ; Mais, Dieu merci, toute plaine de blé, Ont les Anglès le feu bouté dedens ; Deux mille francs m'a leur guerre cousté
, Deschamps, Domaine brûlé par les Anglais. Par saint Fiacre, ce sont bons frans à cheval, armés pour la guerre
, Deschamps, Poésies mss. f° 374, dans LACURNE.
XVIe s. Franc ou livre c'est tout un, d'autant qu'en l'an 1400 et auparavant une livre, à cause de la forte monnoye, valoit un franc d'or, qui vaudroit à present autant qu'un escu sol et plus, comme en l'an 1575 le roy Henry III a fait frapper des francs d'argent de la valeur de vingt sols tournois, parisis, viennois, mançois, blancs, angevins, bourdelois
, Laurière, Gloss. du droit fr. En prisée de terre ou revenue le franc de rente ou cense perpetuelle est estimé valloir pour une fois vingt livres tournois, et en rente constituée le franc n'est estimé que dix livres tournois
, Coust. génér. t. I, p. 416.
ÉTYMOLOGIE
Franc 1. En 1360 le roi Jean fit frapper une monnaie représentant le roi à cheval et armé de toutes pièces ; elle fut nommée franc à cheval, à cause de la devise Francorum rex, qui y était ; il y avait aussi des francs à pied représentant le roi armé de toutes pièces, mais à pied.