« geindre », définition dans le dictionnaire Littré

geindre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

geindre

(jin-dr'), je geins, tu geins, il geint, nous geignons, vous geignez, ils geignent ; je geignais, nous geignions ; je geignis ; je geindrai, je geindrais ; geins, qu'il geigne ; que je geigne, que nous geignions, que vous geigniez ; que je geignisse ; geignant v. n.
  • Terme familier. Même sens que gémir, mais avec l'idée de blâmer celui qui geint, ou de se moquer de lui. Dans l'état de malaise où je suis, je geins sans pouvoir m'en empêcher. C'est un beau, gros, court, jeune vieillard, gris pommelé, rusé, rasé, blasé, qui guette, et furette, et gronde, et geint tout à la fois, Beaumarchais, Barb. de Sév. I, 4. Toute la nuit elle n'a fait que geindre et sangloter, Genlis, Théâtre d'éd. la Lingère, I, 5.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et Renart prent à soupirer, Et à gembre moult durement, Ren. 4469. Mès ne li vaut mie une pome, Que Ysengrin le fiert et maille, Et dant Renart gient et baaille, ib. 15052.

XVIe s. Il gehaignoyt comme ung asne qu'on sangle trop fort, Rabelais, Pant. II, 13.

ÉTYMOLOGIE

Lat. Gemĕre, qui, ayant l'accent sur ge, a donné régulièrement geindre ou gembre ; gémir vient d'une forme barbare gemīre. Suivant Curtius, gemere se rattache à γέμω, être plein, à cause du sentiment de gonflement qui accompagne le gémisrement et le sanglot.