« giboyer », définition dans le dictionnaire Littré

giboyer

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

giboyer

(ji-bo-ié ; plusieurs prononcent ji-boiié), je giboie, tu giboies, il giboie, nous giboyons, vous giboyez, ils giboient ; je giboyais, nous giboyions, vous giboyiez ; je giboyai ; je giboierai ; je giboierais ; giboie, giboyons ; que je giboie, que nous giboyions, que vous giboyiez ; que je giboyasse ; giboyant v. n.
  • 1 Terme de fauconnerie. Chasser à l'oiseau.
  • 2 Terme familier. Chasser, prendre du gibier. Le roi des animaux se mit un jour en tête De giboyer ; il célébrait sa fête, La Fontaine, Fabl. II, 19.

    Terme de chasse. Chasser avec le fusil, à pied.

    Poudre à giboyer, poudre beaucoup plus fine que la poudre ordinaire. Nous avons réglé le prix à raison de vingt-quatre sous la livre de poudre à giboyer, douze sols celle à mousquet, Conseil d'État, 30 nov. 1679, Lett. patentes.

    Arquebuse à giboyer, longue arquebuse dont on se servait pour tirer de loin. Et Jupiter de foudroyer D'un long tonnerre à giboyer, Scarron, Gigantomachie, IV.

HISTORIQUE

XIIIe s. Tant qu'un seul chevalier [il] vit, Qui gibeçoit d'un espervier, Du Cange, gibicere.

XVe s. En gibessant toute l'après-dinée Parmi les champs, pour me desenuyer, N'a pas longtemps que faisoie l'autrier Voler mon cœur après mainte pensée, Orléans, Rond. 52. Le suppliant s'en alla tout gibeant jusques à Nogion, Du Cange, gibicere.

XVIe s. Lettres signées de la mesme main, de laquelle ce prince [Charles IX] giboioit de la fenestre du Louvre aux pauvres passans, D'Aubigné, Hist. II, 21. Ce roy, non juste roy, mais juste arquebusier, Giboyoit aux passans trop tardifs à noyer, D'Aubigné, Tragiques, V, les fers.

ÉTYMOLOGIE

Outre les formes françaises, on a les formes du bas-latin gibicere, gibostare. Se tenant strictement à la forme du mot, on a un radical gib, qui est aussi dans gibe, gibet, signifiant sorte de bâton, sorte d'arme, sorte d'engin. Faut-il entendre que gibicere, gibeer, c'est chasser avec la gibe ? La forme gibostare est singulièrement barbare ; on peut y soupçonner une faute de lecture ; n'est-ce pas gibottare qu'il faut lire, dérivé de gibot ou gibaud, qu'on trouve ?