« gouge.2 », définition dans le dictionnaire Littré

gouge

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

gouge [2]

(gou-j') s. f.
  • Terme vieilli qui, dans le Languedoc d'où il paraît provenir, signifie servante, et qui en français signifie femme ou fille avec un sens très familier et quelquefois de dénigrement. Affront qui fit monter le rouge Au nez de cette belle gouge, Scarron, Gigantomachie, I. Ses sœurs aussi [les Furies], méchantes gouges, Et de serpents et de fers rouges Frappent infatigablement, Scarron, Virg. VI.

HISTORIQUE

XVe s. Une qui aura les yeulx rouges Les lave au matin d'une eau blanche, Tellement que sur toutes gouges Elle semblera la plus franche, Coquillart, Droits nouveaux.

XVIe s. Une grosse gouge [une grosse fille], Oudin, Curios. fr. En Languedoc, du costé de Tolose et Montauban gouge est une servante, Borel, dans LACURNE. En son eage virile Grandgousier espousa Gargamelle, fille du roi des Parpaillos, belle gouge et de bonne troigne, Rabelais, Garg. I, 3.

ÉTYMOLOGIE

Béarnais, gouye ; gasc. et langued gouje, goujo, servante ; gasc. des Landes, goujotte, petite fille ; béarn. gouyate, jeune fille. D'après Huet, suivi par Diez, ce mot est le mot juif goje, servante chrétienne, de l'hébreu goj, peuple, goïm, les gentils. Le midi de la France ayant été beaucoup habité par les Juifs, il serait possible qu'un mot usité par eux pour désigner les servantes chrétiennes, eût passé dans la langue vulgaire ; mais cette étymologie est contestée (voy. GOUJAT qui tient à gouge).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

2. GOUGE. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Pour une voye [voyage] faite à Paris par le gouge [jeune garçon, serviteur], pour porter unes lettres closes (1340), Varin, Archives administr. de la ville de Reims, t. II, 2e part. p. 840.