« grammairien », définition dans le dictionnaire Littré

grammairien

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grammairien

(gra-mè-riin) s. m.
  • 1Celui qui s'occupe spécialement de la grammaire et des règles ou des usages d'une langue ; celui qui a écrit sur la grammaire. Par nos grammairiens, qu'il faut nommer suivant leur ordre d'ancienneté, j'entends Vaugelas, Ménage, le P. Bouhours, et M. l'abbé Régnier ; voilà du moins les plus célèbres, D'Olivet, Ess. gramm. sect. 1. Tout grammairien qui n'est pas né dans la capitale, ou qui n'y a pas été élevé dès l'enfance, devrait s'abstenir de parler des sons de la langue, Duclos, Gramm. Œuvres, t. IX, p. 21, dans POUGENS. Quand voit-on naître les critiques et les grammairiens ? tout juste après le siècle du génie et des productions divines, Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XIV, p. 233, dans POUGENS. Eux seuls [les corrupteurs du goût] peuvent prétendre au rare privilége D'aller au Louvre, en corps, commenter l'alphabet, Grammairiens-jurés, immortels par brévet, Gilbert, 18e siècle.

    Par antonomase, celui qui, fondant les règles de la grammaire et ses définitions sur l'analyse des opérations de l'esprit humain, conçoit et soutient les principes de la grammaire générale. En ce sens les grammairiens français sont Arnauld et Lancelot, Buffier, Dumarsais, Beauzée. En ce sens encore on a dit que Restaut savait bien la grammaire, mais qu'il n'était pas grammairien.

  • 2 Terme d'antiquité. Nom donné à ceux qui se livraient à l'étude et à l'enseignement des lettres en général ; ce nom comprenait ce que nous nommons aujourd'hui érudit, philologue, archéologue, critique, etc. Aristarque était un grammairien de l'école d'Alexandrie. Diogène s'étonnait de ce que les grammairiens se tourmentaient si fort pour savoir tous les maux qu'Ulysse avait soufferts, Fénelon, Diog.
  • 3 S. f. Grammairienne, femme qui étudie, qui enseigne la grammaire.

HISTORIQUE

XIVe s. Ceulx qui font œuvres de gramariens et de musiciens, ilz sont gramariens et musiciens, Oresme, Eth. 30.

XVIe s. Demetrius le grammairien, Montaigne, I, 175.

ÉTYMOLOGIE

Grammaire ; provenç. gramayrian. Le plus ancien français disait gramaire (XIIe s. Les bons gramaires, les bons grammairiens, Brut, ms. f° 112, dans LACURNE), représentant grammarius, comme la grammaire représente grammaria. Montaigne l'a pris adjectivement au sens de grammatical : Un pur estude grammairien, I, 169.