« grief.2 », définition dans le dictionnaire Littré

grief

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

grief [2]

(gri-èf) s. m.
  • 1Dommage que l'on reçoit. Il a reçu des griefs dont il se plaint beaucoup. Redresser les griefs.
  • 2Motifs de plainte. Exposez vos griefs. Calvisson avait été capitaine aux gardes et avait quitté, c'était le grief, Saint-Simon, 78, 2. Le peuple persan avait toujours compté parmi ses griefs contre le peuple turc le meurtre d'Aly, quoiqu'Aly n'eût point été assassiné par la nation turque qu'on ne connaissait point alors ; mais c'est ainsi que le peuple raisonne, Voltaire, Mœurs, 158.
  • 3 Au plur. Terme de pratique. Mémoire où l'on expose le préjudice résultant d'un jugement dont on appelle. Donner des griefs. Griefs et contredits. Griefs d'appel.

    Terme d'ancienne pratique. Griefs hors le procès, pièce d'écriture par laquelle on en appelait à des juges supérieurs.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et li baron respondirent que c'estoit grans outrages que li quens avoit mandé ; car il estoit ses hommes et ne li faisoit on nul grief, Chr. de Rains, p. 145. Home et fame s'estoient perduz par une pomme, N'amender ne pooient leur meffait par nul homme, Si prist Diex char humaine pour alegier la somme De leurs griés [péchés] qui estoient greigneurs que je ne nomme, J. de Meung, Test. 132.

XVe s. Et par ce moyen font de grands torts, et de grands griefs à leurs subjets, Commines, VIII, 13.

XVIe s. Dont tout à coup Phebus se repentit D'avoir juré, et du gref qu'il sentit Son chef luisant secoua plusieurs fois, Marot, IV, 59.

ÉTYMOLOGIE

Grief 1 ; provenç. greug, greuge.