« intercepter », définition dans le dictionnaire Littré

intercepter

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intercepter

(in-tèr-sè-pté) v. a.
  • 1Prendre au passage, et, par conséquent, arrêter, empêcher. Intercepter les communications. On sait que les éclipses du soleil n'arrivent que parce que la lune, qui est un corps opaque, étant placée entre la terre et le soleil, intercepte la lumière qui devrait venir du soleil à la terre, Rollin, Traité des Ét. liv. V, art. S et 4. J'interceptais par ce moyen le cours de la séve qui devait passer par l'écorce et entre l'écorce et le bois, Buffon, Hist. nat. introd. part. exp. Œuv. t. VIII, p. 279. Il [La Bourdonnais] y aurait intercepté les bâtiments anglais et sauvé ceux de son pays, Raynal, Hist. phil. IV, 20.

    S'intercepter quelque chose, intercepter quelque chose l'un à l'autre. La chasse est un germe de guerre ; dès que deux troupes [de sauvages], séparés par des forêts de cent lieues, viennent à se rencontrer dans leurs courses, à s'intercepter le gibier, elles ne tardent pas à tourner contre elles-mêmes les flèches qu'elles réservaient aux ours, Raynal, Hist. phil. XV, 34.

  • 2S'emparer par surprise de ce qui est adressé, envoyé à quelqu'un. J'avoue que mon unique faute fut de ne vous tromper pas avec assez de précaution, et de laisser intercepter mes lettres, Fénelon, Dial. des morts mod. Louis XI, la Balue. Nous voilà comme un amant et une maîtresse dont les lettres sont interceptées par les jaloux ; aimons-nous-en davantage, Voltaire, Lett. Damilaville, 28 mai 1765. La princesse des Ursins, ivre de sa faveur, crut pouvoir tout se permettre : elle intercepta une dépêche que l'abbé d'Estrées, ambassadeur de France à Madrid, écrivait au roi, Duclos, Règne de Louis XIV, Œuv. t. V, p. 74, dans POUGENS.
  • 3S'intercepter, v. réfl. Être intercepté. Les communications s'interceptèrent facilement entre l'île et le continent.

ÉTYMOLOGIE

Verbe formé sur le thème fourni par interception.