« jeun », définition dans le dictionnaire Littré

jeun

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

jeun (à)

(jun) loc. adv.
  • Sans avoir rien mangé de la journée. Et la moindre disgrâce, Lorsque je suis à jeun, me saisit, me terrasse, Molière, Sgan. 7. J'en appelle : Comment, dit Philippe, de votre roi ? et à qui ? à Philippe à jeun, répliqua-t-elle, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VI, p. 142, dans POUGENS. Qu'un peuple est grand qui, pauvre, gai, modeste, Seul maître, après tant de sang et d'efforts, Chasse en riant des princes qu'il déteste, Et de l'État garde à jeun les trésors ! Béranger, Tomb. de juillet.

    Particulièrement, dans le langage de l'Église catholique. Être à jeun, n'avoir ni bu ni mangé depuis minuit.

HISTORIQUE

XIIe s. Cil qui liet [joyeux] sont en ceste poureteit, sont jeun de la pasture de veriteit, Job, p. 470.

XIIIe s. Puis viendra Jehan Clopinel, Au cuer jolif, au cors isnel, Qui nestra sor Loire à Meün, Qui à saoul et à jeün Me servira toute sa vie, la Rose, 10604.

XVe s. Encores estoyent-ils tous jeuns, et n'avoyent porté vin ne victuailles avecques eux, Froissart, liv. I, p. 273, dans LACURNE. Jeun estomac ne se doit point partir, Deschamps, Poésies mss. f° 308, dans LACURNE.

XVIe s. Dormir à jeun en haut soleil, comme font les chiens, Rabelais, Pant. IV, 63. En plus grand dangier de mort est l'homme mordz [mordu] à jeun d'ung serpent jeun, que aprez avoir repeu, tant l'homme que le serpent, Rabelais, ib.

ÉTYMOLOGIE

Lat. jejunus, qui est à jeun (voy. JEÛNE). Dans l'ancienne langue, jeün est un adjectif.