« lombard », définition dans le dictionnaire Littré

lombard

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

lombard, arde [1]

(lon-bar, bar-d') s. m. et f.
  • 1Nom d'un peuple germanique qui, envahissant l'Italie, mit fin à la domination des Ostrogoths, et donna son nom à une province septentrionale de l'Italie.

    Adj. Qui appartient aux Lombards. Écriture lombarde, caractères lombards, se dit de l'écriture romaine altérée par les Lombards. On dit aussi écriture lombardique.

    Architecture lombarde. C'est la même [l'architecture romane] qui s'appelle aussi, selon les lieux, les climats et les espèces, lombarde, saxonne et byzantine ; ce sont quatre architectures sœurs et parallèles, ayant chacune leur caractère particulier, mais dérivant du même principe, le plein cintre, Hugo, Notre-Dame de Paris, III, 1.

  • 2Aujourd'hui, habitant, habitante de la Lombardie. Un Lombard. Des Lombards.

    Adj. L'école lombarde, école de peinture caractérisée par le Corrége et les Carraches.

  • 3Nom que l'on donnait aux banquiers, usuriers et prêteurs sur gage dans le moyen âge, attendu que les Lombards faisaient particulièrement le commerce d'argent. Ces financiers connus sous le nom de lombards, ne tardèrent pas à montrer un génie fertile en inventions frauduleuses, Raynal, Hist. phil. IV, 17. Saint-Jacques de la Boucherie était la paroisse des bouchers et des lombards, de l'argent et de la viande, Michelet, Hist. de France, t. IV, p. 52.
  • 4Nom qu'on donne, en Flandre, en Hollande et ailleurs, à un établissement autorisé pour prêter de l'argent sur gage. Je pourrai donc enfin retirer les bijoux que j'ai laissés en gage au lombard de Montargis, Picard, Coméd. ambul. II, 2.
  • 5Nom des titres d'actions ou obligations des chemins de fer de Lombardie. Acheter des lombards.

HISTORIQUE

XIIe s. Li reis ert [était] riches huem, sages e de grant art ; Sout [il sut] bien que chardenal [cardinaux] sont pernant [prenants, avides] e lumbart ; Coveitus [convoiteux] sunt d'aveir plus que vilain de essart, Th. le mart. 56.

XIIIe s. Mettre en gages à juif et à lombart, Liv. des mét. 100.

XVe s. Bon orfevre et soutil lombart, Prestant or à autrui priere, Deschamps, Poésies mss. f° 356.

ÉTYMOLOGIE

Allem. Lang-bart, à cause des longues barbes que ces Germains portaient.