« lucarne », définition dans le dictionnaire Littré

lucarne

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lucarne

(lu-kar-n') s. f.
  • 1Ouverture pratiquée au toit d'une maison pour donner du jour au grenier.

    Lucarne flamande, celle qui est formée d'une maçonnerie couronnée d'un fronton.

    Lucarne demoiselle, lucarne de charpente couverte en triangle.

    Lucarne faitière, trou dans le toit recouvert simplement par une tuile.

    Lucarne à la capucine, celle qui est couverte en croupe de comble.

    Lucarne rampante, petite lucarne sans fronton pratiquée à peu près au milieu de la hauteur d'un comble.

  • 2 Par extension, le réduit qu'éclaire la lucarne. Que je retrouve encor les ris Dans la lucarne infortunée Où la bizarre destinée Vient de m'enterrer à Paris, Gresset, Chartreuse. C'est cette nuit [la nuit du 4 août 1789] qui a supprimé les maîtrises et les priviléges exclusifs… le maître tailleur, le maître cordonnier, le maître perruquier, pleureront ; mais les garçons se réjouiront, et il y aura illumination dans les lucarnes ! C. Desmoulins, la Lanterne.

HISTORIQUE

XIVe s. À la lueur de la lune qui entroit en sa maison par un luquenne, Du Cange, lucanar.

XVe s. Pour ouvrir deux lucannes, Deschamps, Poésies mss. f° 213. Une meschine [jeune fille] ouvrit la lucarne de l'huys de la tour, Perceforest, t. IV, f° 48.

XVIe s. Le dit homme saisy de meubles fut pendu sur le champ, sans figure ni forme de procès, aux lucarnes de la maison où il avoit faict le pillage, Condé, Mémoires, p. 682. Deffenses, avantmurs, lucarnes, canonnieres L'on faict voller en l'aer, avec noires fumieres, Marot, J. V, 155. Pour avoir peint et doré la plomberie de quatre lucarnes de la grosse tour, Bibl. des ch. 5e série, t. V, p. 142.

ÉTYMOLOGIE

Berry, lucane ; génev. liquerne. Diez indique le latin lucerna, lanterne, et il s'appuie sur le gothique lukarn, lanterne, et l'irlandais luacharn, même sens, pour prouver que de bonne heure l'e s'était changé en a. Mais, à moins de penser que le mot lucarne vient du gothique, ce qui ne se peut guère, on ne voit pas comment lucerna aurait donné lucarne ; lucerna a produit régulièrement luiserne. D'ailleurs la forme ancienne est non pas lucarne, mais lucanne ou lucane ; il paraît donc mieux de rapporter lucane ou, par épenthèse d'une r, lucarne, à une forme semblable au provençal lugana, lumière, et dérivée du latin lux, lucis, lumière.