« maltalent », définition dans le dictionnaire Littré

maltalent

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

maltalent

(mal-ta-lan) s. m.
  • Terme vieilli qui est encore dans la 1re édition du dictionnaire de l'Académie, et qui ne se trouve plus au XVIIIe siècle que parmi les gens qui avaient encore la tradition du XVIIe. Animosité, mauvaise volonté contre quelqu'un. Un discours de cette nature est fort malin, et Horace, dont j'emprunte cette pensée, remarque qu'il y a là de la noire envie et du maltalent, Bayle, Lett. à Minutoli, 2 mai 1673. Il n'est pas atteint de la rancune et du maltalent de ceux qui…, Bayle, Lett. à Régis, 6 oct. 1697. J'ai quelque maltalent contre M. de Malesherbes, qui protége les feuilles de Fréron, Voltaire, Lett. d'Argental, 16 févr. 1761.

HISTORIQUE

XIIe s. En l'altre chambre avant s'en est li reis alez, De maltalent e d'ire e tainz e tressuez, Th. le mart. 33.

XIIIe s. Male coze [chose] seroit et perilleuse as ames et as hoirs, c'on dessevrast [séparât] les mariages à cascun maltalent que li uns a à l'autre, Beaumanoir, XVIII, 17.

XVIe s. La commune en fut si joyeuse que, sur l'heure mesme, elle oublia tout le maltalent qu'elle avoit contre la noblesse, Amyot, Cam. 73.

ÉTYMOLOGIE

Mal, et talent dans le sens ancien de vouloir, intention (voy. TALENT).