« martel », définition dans le dictionnaire Littré

martel

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

martel

(mar-tèl) s. m.
  • 1Au propre, marteau, usité seulement dans le nom propre Charles Martel, Charles qui martela les Sarrasins.
  • 2 Fig. Inquiétude, ombrage, souci. Qu'il fasse mieux, ce jeune jouvencel [Scudéry], à qui le Cid donne tant de martel, Corneille, Rondeau. Que dites-vous du billet que j'ai écrit à M. Eutrope, pour lui donner martel en tête, et traverser votre amant dans ses nouvelles amours ? Hauteroche, le Coch. 7. Je ne vois point encore, ou je suis une bête, Sur quoi vous avez pu prendre martel en tète, Molière, Le Dép. I, 1. Lorsque, prise pour dupe, elle a martel en tête, Th. Corneille, Galant doublé, III, 1.

HISTORIQUE

XIIIe s. À ce temps dont vous ay l'nystoire comencie, Avoit un roi en France de moult grant seignorie ; Charles Martiaus ot nom, Berte, II.

XVIe s. Je dis bien qu'un cas plus mortel Lui donnoit ce nouveau martel, La mélancolie de Catin, dans Œuvres poétiques de MELLIN DE SAINT-GELAIS, etc. Paris 1719, p. 69. Pour un mot de travers souffrir mille trespas, Quitter pour un martel et repos et repas, Desportes, Élégies, I, 6. En ce martel [lors de la journée des barricades] se passent les vendredi, samedi et dimanche, Pasquier, Lett. t. I, p. 784.

ÉTYMOLOGIE

Marteau, dont martel était le cas régime dans l'ancien français. L'inquiétude, le souci est ici comparé à un marteau qui frappe la tête ; comparez avoir un coup de marteau, et marteler. M. Fr. Michel y voit une corruption de martin, qui était le nom de l'âne : avoir martin ou martel, serait avoir un âne, un dada, une manie ; rien n'appuie cette conjecture.