« nique », définition dans le dictionnaire Littré

nique

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nique

(ni-k') s. f.
  • 1Usité seulement dans cette locution : faire la nique à quelqu'un, lui témoigner moquerie et mépris par un certain signe de tête. Son nez haut relevé semblait faire la nique à l'Ovide Nason…, Régnier, Sat. X. Et dans la forêt se cachants, Firent la nique à ces méchants, Scarron, Typh. III.

    Fig. Son esprit ulcéré gage, en sa passion, Que son teint fait la nique à la perfection, Régnier, Sat. IX. Ici le sujet héroïque Aux vers burlesques fait la nique, Scarron, Virg. VII.

  • 2La mère Nique, sorte de démon, d'après une superstition populaire (Normandie, Laigle).

    PROVERBE

    Les mots terminés en ique (paralytique, hydropique etc.) font aux médecins la nique.

HISTORIQUE

XVe s. Car quant vieulx est, chascun lui fait la nique ; Chacun le veut arguer et reprendre, Deschamps, Son éducation. Perrin Cohen fist au suppliant, en soi mocquant de lui, le niquet, Du Cange, niquetus.

XVIe s. En la dixiesme [tapisserie] estoit depeinct le miracle d'Arques, où cinq ou six cents desconfortez… faisoyent la nique, et mettoyent en route par les charmes du Biarnois douze ou quinze mille rodomonts, Sat. Mém. les Tapisseries.

ÉTYMOLOGIE

On le rapporte d'ordinaire à l'allemand nicken, faire un signe de tête ; mais Scheler recommande de préférence le hollandais nuk, suéd. nyck, danois nykke, malice, méchanceté. Toutefois ce qui paraît donner l'avantage à la première étymologie, c'est qu'on trouve le verbe niquer avec le sens de branler la tête : Grignoit les dents, et maschoit ses levres, niquoit de la teste souvent, Chastelain, Expos. sur verité mal prise.