« oripeau », définition dans le dictionnaire Littré

oripeau

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oripeau

(o-ri-pô) s. m.
  • 1Laiton battu en feuilles dont on fait divers ornements qui ont plus d'éclat que de valeur. Le palais du soleil… a ses colonnes toutes d'oripeau et son lambris doré, Corneille, Toison d'or, V, 6. Car vous savez qu'un air de mode impose à nos Français plus que toute autre chose, Et que par là le plus mince oripeau Se vend parfois mieux que l'or le plus beau, Rousseau J.-B. Ép. I, 6. Oripeaux et cuirs peints, Encycl. méthod. Finances, au mot mercerie, t. III, p. 317.
  • 2Toute étoffe, toute broderie qui est de faux or ou de faux argent. Cet acteur était couvert d'oripeau. Vos dames sont bien dépeintes avec leurs habits d'oripeau, Sévigné, 84.
  • 3 Par extension, vieille étoffe, vieil habit dont l'or est usé. Chamarré de vieux oripeaux, Ce roi, grand avaleur d'impôts, Marche entouré de ses fidèles, Béranger, Ch. le Simple.
  • 4 Fig. Il se dit des ouvrages d'esprit où il y a du clinquant, de faux brillants. Vers ramassés, éclatants d'oripeau, Qui font donner la cour dans le panneau, Scarron, Épître chagrine. Rousseau, Dont l'ennuyeuse hypocrisie Change son or en oripeau, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 34. La philosophie ayant fait main basse depuis longtemps sur tout cet oripeau mythologique, La Harpe, Cours de litt. t. IX, p. 85.

REMARQUE

On a dit aussi orpeau : Orpeau et tous autres petits cuirs chargés d'or, Déclar. du roi, nov. 1640, tarif.

HISTORIQUE

XVIe s. Ces chapelles ardentes estoient, par dedans le platfonds, peintes d'azur de cendre et de fleur d'oripeau, Favyn, Théât. d'honneur, t. II, p. 1870.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. aurpel ; ancien catal. oripel ; espagn. oropel ; portug. ouropel ; ital. orpello ; bas-latin, auripellum, de aurum, or, et pellis, peau.