« pleureur », définition dans le dictionnaire Littré

pleureur

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pleureur, euse

(pleu-reur, reû-z') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui pleure, qui a l'habitude de pleurer. Une Didon, une coureuse, S'en vint, en faisant la pleureuse, Nous demander place à bâtir, Scarron, Virg. IV. Il y a un nombre infini de pleureuses de la mort de M. de Longueville ; cela rend ridicule le métier, Sévigné, 153. Ovide… quand il vient… Me chanter, pleureur insipide, De longues lamentations, Gresset, Chartr. La pleureuse de Greuze l'arrêta et le surprit, Diderot, Salon de 1765, Œuv. t. XIII, p. 196, dans POUGENS.

    Adj. Si tôt que l'aurore pleureuse Aura mis la nuit ténébreuse Hors des bornes de l'horizon, Scarron, Virg. VIII. Le comique pleureur aujourd'hui veut séduire, Et, sans nous amuser, renonce à nous instruire, Voltaire, Deux siècles. Nos petits vers lâchés par gros in-octavo, Ou ces drames pleureurs qu'on joue incognito, Gilbert, Le 18e siècle.

    Roche pleureuse, roche qui laisse filtrer l'eau.

    Pleureur se dit des arbres dont les branches pendent naturellement vers la terre. Saule pleureur.

    Frêne pleureur, nom vulgaire du frêne pendant ; on dit aussi frêne parasol.

    Singes pleureurs, les sajous ou sapajous.

  • 2Celui, celle qui regrette. Quoi qu'en puissent dire les vieux pleureurs de Lulli et de Quinault, Grimm, Corresp. t. v, p. 92.
  • 3Pleureuse, femme que, chez les anciens Grecs et les anciens Romains, on louait pour assister aux funérailles du mort et pour pleurer sa perte.

    Fig. Qu'on fasse donc venir ces pleureuses pour pleurer et lamenter sur les malheurs d'une infinité d'âmes que le péché a fait mourir, Le P. Simon Mars, Myst. du roy. de Dieu, p. 667, dans POUGENS.

    Il y avait aussi des pleureurs aux funérailles.

  • 4 S. f. Pleureuse, espèce de charançon.

HISTORIQUE

XVIe s. Lequel interrogé s'il vouloit gaigner une piece d'argent pour estre pleureux à un enterrage, respondit ne povoir pleurer, mais qu'il ne laisseroit d'estre bien marry, Noël du Fail, Contes d'Eutrape, ch. 13.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. plorador ; espagn. llorador ; port. chorador ; du lat. ploratorem, de plorare, pleurer.