« préserver », définition dans le dictionnaire Littré

préserver

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

préserver

(pré-zèr-vé) v. a.
  • 1Sauver d'un mal qui pourrait arriver. De quel trouble un regard pouvait me préserver ! Racine, Brit. III, 7. Un Juif m'a préservé du glaive des Persans ! Racine, Esth. II, 3. Dans l'affaire du quiétisme, il [l'abbé Fleury] adopta la doctrine de Bossuet, sans perdre l'amitié de Fénelon ; ses lumières le préservèrent des pieuses erreurs de l'un, et sa modération, de l'impétuosité de l'autre, D'Alembert, Éloges, Fleury.

    Pour exprimer un vœu. Dieu me préserve d'un tel malheur ! Non que j'y croie au fond l'honnêteté blessée ; Me préserve le ciel d'en avoir la pensée ! Molière, Mis. III, 5.

  • 2Se préserver, v. réfl. Se sauver de. Il s'est préservé du péril.

    Être sauvé de. Tant que l'homme voudra sa raison cultiver, Vos écrits de la mort sauront se préserver, Mlle Descartes, dans RICHELET.

HISTORIQUE

XVe s. Mais je m'en debat pour noyant [en vain], Qu'autre chose ne s'en fera, Jusqu'à tant qu'un pappe sera Que Dieux a preservé saint homme Qui son trosne mettra à Romme, Deschamps, Poésies mss. f° 525.

XVIe s. Nulle drogue n'est assez forte pour se preserver sans alteration selon le vice du vase qui l'estuye, Montaigne, I, 150. La prudence de Fabius, meslée avec la vehemence de Marcellus, fut ce qui preserva l'empire de Rome, Amyot, Fab. 38. Ledit poil de chien, bruslé et pulverisé et donné à boire avec du vin, preserve la rage, Paré, XXIII, 20.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. preservar ; ital. preservare ; du lat. præservare, de præ, avant, et servare, sauver.